L’université de Béjaïa a fêté, hier, son trentième anniversaire. La cérémonie a été marquée par des conférences débats autour de nombreux sujets en relation avec l’institution. Créée en 1983 comme centre universitaire, cette institution, qui a démarré avec un effectif de 205 étudiants encadrés par 40 enseignants durant sa première année, atteint aujourd’hui un effectif dépassant largement les 41.000 étudiants.
En 2006, elle avait atteint un effectif de 22.792 étudiants et 698 enseignants. Un effectif qui sera pratiquement doublé lors de l’inscription pour la rentrée scolaire 2012- 2013, elle comptait près de 41.000 étudiants dont 600 étrangers et 1600 professeurs, avec 208 offres de formation. L’université de Béjaïa comprend aujourd’hui deux sites: Targa Ouzemmour et Aboudaou. Elle porte le nom du colonel Abderahmane Mira. Depuis sa création à ce jour, l’université de Béjaïa a connu une évolution rapide pour se placer aujourd’hui parmi les premières institutions du genre en Algérie. En perspective, il est prévu d’en faire deux institutions fonctionnant séparément. Mais on n’en est pas encore là. Cette évolution rapide n’est cependant pas sans conséquences sur la situation actuelle qui se singularise par des déficits à tous les niveaux. En effet, l’université de Béjaïa s’apprête à vivre sa 31e année d’existence dans un contexte marqué par des remous qui présagent d’une rentrée difficile. Outre les derniers événements qui ont secoué le secteur des oeuvres universitaires, la rentrée universitaire 2013/2014 s’annonce difficile tant sur le plan pédagogique que sur celui de l’hébergement. Le déficit est partout. Le «retard accusé dans la réalisation» des nouvelles infrastructures se présente comme l’handicap principal. Le taux d’avancement dans les réalisations est estimé entre 45 et 50% alors que cette institution s’apprête à recevoir quelque 9000 nouveaux bacheliers, dont 4680 nécessiteraient des places d’hébergement. Le déficit en lits serait de 3280 lits, selon le dernier rapport présenté devant les élus de l’APW de Béjaïa. Déjà l’année dernière, l’université a dû s’appuyer sur les logements sociaux communaux pour faire face à la demande. En 2011 de nombreux étudiants ont été affectés vers les universités de Sétif, Bordj Bou Arréridj et Bouira, notamment. De déficit en déficit, l’institution universitaire de Béjaïa vit un malaise profond. Un malaise qui risque fort de s’aggraver sachant que les deux nouvelles résidences devraient être réalisées dans les prochaines années sur les territoires des communes d’El-Kseur et d’Amizour, avec une capacité d’accueil de 3000 lits chacune, soit un total de 6000 lits qui ne verront pas de si tôt le jour, du moins pas avant la rentrée prochaine. Il en est de même pour les deux futurs pôles universitaires, à Amizour et à El-Kseur, qui sont pour l’heure au stade de chantier.