Le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, reporte sa visite officielle en Algérie qui était initialement prévue pour demain dimanche. Un report qui a été décidé «d’un commun accord», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, qui confirmait l’ajournement et non pas l’annulation de ladite visite, dans une déclaration à l’agence nationale APS.
«Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu, hier après-midi, une communication téléphonique du Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui l’a informé que le président Barack Obama lui a demandé de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien », a indiqué Belani qui a encore précisé que «le secrétaire d’Etat américain doit rentrer de Genève à Washington pour faire un rapport au président Obama et pour interagir avec le Congrès sur les développements liés au nucléaire iranien».
Aussi, conclura la même source, «la partie américaine a indiqué que toutes les étapes du périple du secrétaire d’Etat, prévues pour les prochains jours, ont été annulées». Le chef de la diplomatie américaine, en tournée depuis quelques jours dans la région du Moyen-Orient, devait en effet poursuivre son périple en Afrique du Nord.
Son étape «maghrébine» était du reste très attendue depuis que le palais de Rabat, brutalement secoué par les succès diplomatiques successifs du Front Polisario, s’en prend, de manière hystérique, à… l’Algérie ! Par deux fois en peu de temps, le souverain marocain s’était distingué par un discours particulièrement belliqueux allant jusqu’à appeler ses «sujets» à adopter une posture offensive à l’égard de l’Algérie.
Il faut dire que les récentes positions américaines par rapport au dossier sahraoui qui ne sont plus aussi «complaisantes» à l’égard de Rabat ont fini par provoquer une réelle inquiétude chez le Makhzen.
C’est dans ce contexte de haute tension entretenue par les Marocains qui cherchent absolument à présenter leur colonisation du Sahara occidental comme n’étant qu’un problème bilatéral avec l’Algérie, que devait intervenir la visite de Kerry à Alger puis à Rabat.
Mais l’irruption du très sensible dossier nucléaire iranien fera que, finalement, la tournée maghrébine de Kerry soit retardée de quelques jours. Ce n’est que partie remise.
K. A.