L’Otan revient à l’évidence
Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, toutes les puissances du monde, à commencer par les USA et la France, expriment leur soutien aux démarches d’Alger.
Quatre ans après l’intervention militaire en Libye, pour défaire le régime d’El Gueddafi, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) qui a commandé les opérations, se rend à l’évidence et reconnaît l’erreur.
«La communauté internationale a commis une énorme erreur en 2011 en intervenant militairement en Libye», a estimé, hier, à Bruxelles un haut responsable de l’Organisation lors des discussions avec des membres d’une délégation algérienne, en visite à l’Otan.
Il a regretté «le manque de suivi» après l’intervention militaire pour «stabiliser la situation», jugeant une éventuelle nouvelle intervention «dix fois plus difficile» qu’elle ne l’était déjà en 2011.
Censée libérer les Libyens du joug de l’ancien régime dictatorial, l’intervention militaire, si elle est parvenue à déchoir le régime, a créé plus de problèmes qu’elle n’en a résolus.
La Libye est devenue un pays où plusieurs groupes armés s’entre-tuent pour s’assurer le contrôle du pouvoir au moment où les nouvelles institutions reconnues peinent à reprendre le contrôle de la situation. Le risque de la scission est aussi grand alors que des mouvements terroristes prolifèrent partout. Les armes aussi, menacent la sécurité de toute la région. Avec cet aveu, le responsable de l’Otan ne fait que donner raison à l’Algérie qui a, dès le départ, averti contre les conséquences d’une intervention militaire, plaidant pour une solution politique et pacifique de la crise. Et ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, toutes les puissances du monde, à commencer par les USA et la France, expriment leur soutien aux démarches d’Alger dans ce sens.
D’ailleurs, dans ses efforts pour la résolution pacifique de la crise, l’Algérie qui balise le terrain à un dialogue entre les différentes parties a reçu plus de 200 acteurs libyens dans la discrétion la plus totale.
C’est à juste titre que le responsable de l’Organisation a salué le rôle de l’Algérie dans les initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, plaidant pour une coopération «plus étroite» avec son organisation pour faire face aux menaces terroristes.
Selon ce responsable, l’Otan pourra bénéficier de «la grande expérience» dont jouit l’Algérie en la matière.
Il a exprimé la disponibilité de son organisation à apporter un soutien pour améliorer la situation sécuritaire en Libye, affirmant que l’ONU qui a sollicité l’aide de l’Otan bénéficie d’un soutien financier et technique de l’organisation pour mener à bien ses actions de stabilisation dans ce pays.
Evoquant la problématique de la prolifération des armes de petits calibres, ce responsable a mis l’accent sur l’importance de stimuler et renforcer la coopération régionale, annonçant que des fonds d’affectation spéciale seront mis en place pour lutter efficacement contre ce fléau.
Il faut dire que les positions de l’Algérie depuis le début des évènements qui ont secoué les pays de l’Afrique du Nord, en 2011, ont fini par être adoptées par la communauté internationale, qui ne veut plus entendre parler d’interventions militaires qui ont créé des situations de chaos dans les pays où elles ont été opérées.