La musicienne, danseuse et comédienne mexicaine Sonia Amelio, une jeune sexagénaire, donnera aujourd’hui à 16h 30 un concert didactique à la salle de conférences de l’Institut Cervantès d’ Alger.
Le concert est organisé conjointement par l’ambassade du Mexique à Alger et l’Institut Cervantès. Comme son nom l’indique, un concert didactique est un concert qui, en plus de sa teneur musicale, artistique et chorégraphique, a une visée pédagogique consistant à transmettre un savoir au public sur un thème précis.
Formée au piano et à la danse espagnole et latino-américaine du genre classique et traditionnel, Sonia Amelio, née à Mexico, était montée pour la première fois à l’âge de six ans sur la scène du Palacio de Bellas Artes de Mexico, l’une des grandes places de l’art de la capitale mexicaine. Elle devient du reste danseuse à 7 ans.
L’artiste est diplômée du Conservatoire National de Musique, option : piano. Actrice, elle a joué dans de nombreux films de cinéma et de télévision entre 1960 et 1970. Si elle a participé à un film hollywoodien « La horde sauvage » (1969), du réalisateur Sam Peckinpah, elle avait cependant incarné un petit rôle, celui d’une jeune femme mexicaine du nom de Teresa Qui, laquelle sera abattue par son amant sur une place publique.
Compte tenu de ses qualités de danseuse classique, Sonia Amelio est surnommée « Prima Ballerina » et est aussi considérée comme la meilleure joueuse de crotales (ancêtres des castagnettes espagnoles) dans le monde. Elle est la première artiste à avoir réalisé avec des instruments aussi rudimentaires que les castagnettes, un travail artistique très personnalisé et des plus aboutis.
Elle est la créatrice de ses propres chorégraphies, des danses combinant le jeu de crotales pour accompagner entre autres les symphonies de Beethoven, Mozart, Tchaïkovski, Bach, Liszt, Sarazáte et Paganini. Notre « crotalist », très mêlée aux rythmes gitans et flamenco, a fait des tournées partout dans le monde à travers les festivals de danse et de musique en Asie, au Moyen-Orient, Europe, Afrique et en Chine et à Cuba. Aux Etats-Unis, elle s’est produite au Kennedy Center de Washington DC et à l’Institut d’art et musée « Sonia Amelio » à San Diego.
L’artiste a décroché 280 prix nationaux et internationaux. Elle s’est produite également avec le Ballet Boshoi de Moscou, fait des tournées mondiales, et a obtenu les clés de la ville de Manille. En 1985 Sonia Amelio a initié la première croisade de l’art pour la paix, dans le Teatro de la Ciudad Rodriguez Hermanos, et s’est rendu dans 20 pays.
Elle a été nommée en 1987 Femme de l’année, en tant que directrice de l’Orchestre Philharmonique de Mexico. »Mon corps est mon instrument », a déclaré l’artiste, qui ne s’estime pas une diva, mais tout en reconnaissant être « hypersensible, parce que cela donne l’art. » Très soucieuse du détail et de la vérité historique, Sonia Amelio, en tant qu’interprète des danses rituelles des peuples autochtones et de musique classique, s’est investie énormément dans la recherche en montant des spectacles avec costumes et instruments précolombiens et préhispaniques.
L’artiste a du reste consacré une grande partie de sa carrière artistique à l’éducation musicale en organisant des séminaires et des master classes sur la danse et la chorégraphie en Afrique, Europe et l’Amérique. «Je suis toujours à la recherche de ma propre réinvention..En tant qu’artiste, je cherche toujours un moyen pour évoluer, en créant un nouveau numéro, une nouvelle interprétation. Une de mes devises est de renouveler ou de mourir » ne cesse-t-elle de répéter. On ne connaît pas encore le contenu du concert d’aujourd’hui, peut -être que la star danseuse présentera « Yolmiquiztli-Xochicuicani », une pièce populaire haute en couleur qui évoque l’Amérique préhispanique. De bons moments en perspective !
Par : LARBI GRAÏNE