La création d’unités industrielles au niveau des périmètres agricoles devrait inciter les agriculteurs à «sortir de l’ornière de l’agriculture vivrière et contribuer à assurer l’indépendance alimentaire.
On ne peut parler de la culture des fruits et des légumes en Algérie sans dire quelques mots d’une industrie qui en est la conséquence et qui utilise une partie de la production, la confiturerie et la fabrication des conserves. Une telle extension des cultures fruitières et maraîchères et une aussi grande variété de produits devaient avoir, en effet, pour corollaire immédiat la création, dans les grands centres de production, de cette industrie de transformation.
Tout en permettant d’accroître la récolte en lui assurant une vente constante, elle a l’avantage d’utiliser des fruits ou des légumes qui, sans être de mauvaise qualité, sont impropres à la vente pour l’exportation.
Soit parce qu’ils sont trop mûrs ou qu’ils ne présentent pas un bel aspect ou qu’ils sont d’une maturité trop tardive ; en cas de mévente, enfin, ou de récolte trop abondante, elle procure un débouché presque illimité pour les produits dont on ne trouve pas le placement.
Son rôle économique est indéniable : bien des produits inexportables, que l’on jetait autrefois, sont maintenant transformés, et le cultivateur y trouve un surcroît de bénéfices. Cet intérêt, d’ailleurs, n’a pas échappé aux producteurs eux-mêmes, et l’on peut citer tel groupement agricole de la Mitidja qui a installé une importante usine de confitures où il utilise les produits ne peut exporter. Les usines sont nombreuses, avec l’accroissement de la production, leur nombre s’accroîtra encore : il en existe à Chlef , à Mohamadia, à Relizane, à Annaba, à Béjaïa, à Constantine, à Boufarik. Elles produisent toutes sortes de confitures de fruits, des fruits confits, des conserves de légumes (petits pois, haricots, artichauts, etc.), des purées et des concentrés de tomates.
Une grande partie de la consommation locale est assurée par ces fabriques qui sont à même de répondre à tous les goûts de la clientèle.
Elles peuvent même exporter des quantités de confitures et de conserves qui s’accroissent tous les ans : 10 à 15 000 quintaux de conserves de légumes, 2 à 3 000 de confitures, 2 à 300 de fruits confits, pour une valeur totale d’une dizaine de millions de francs.
Un grand employeur
Considérée comme vecteur de relance du secteur industriel, l’industrie agroalimentaire qui emploie plus de 140 000 travailleurs, soit 40% de la population active industrielle exerçant dans plus de 17 100 entreprises, représente 50 à 55% du Produit intérieur brut (PIB) industriel et 40 à 45% de la valeur ajoutée. Le secteur recèle un potentiel d’exportation pouvant dépasser les 2 milliards de dollars/an, selon le ministère, mais malgré les efforts consentis depuis une décennie et toutes les facilités mises en place pour les encourager, les exportations hors hydrocarbures restent «très marginales». En 2010, elles n’ont représenté que seulement 2,8% (1,62 milliard de dollars) de la valeur globale des exportations (56,6 milliards de dollars) dont plus de 97% sont constitués des hydrocarbures. Les exportations hors hydrocarbures représentent seulement le quart de la facture des importations, qui ont totalisé plus de 40,20 milliards de dollars en 2010.
M. D.