Elle est évoquée dans la derniére édition d’el-djeich La nouvelle feuille de route de l’armée

Elle est évoquée dans la derniére édition d’el-djeich  La nouvelle feuille de route de l’armée
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La notion de «complot contre l’Etat» est actuellement très présente dans tous les discours officiels, et elle vient d’être à nouveau évoquée dans la dernière édition d’El-Djeïch dans ce qui s’apparente à la nouvelle feuille de route de l’ANP.

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette feuille de route est axée sur ce que l’éditorial définit comme étant les «défis à relever par l’ANP» et c’est là qu’on retrouve donc des références très claires à l’existence de dangers très graves pouvant remettre en question tout l’équilibre et la stabilité du pays.

L’essentiel du message est d’ailleurs concentré dans un passage indiquant que la mission essentielle de l’Armée nationale consiste à faire barrage à toutes les entreprises visant la sécurité de l’Algérie. «Il apparaît clairement, indique le texte, que les défis de l’heure imposent à tous de s’astreindre au plus haut degré à la vigilance afin de faire avorter les manœuvres et complots pour que l’Algérie demeure un bastion imprenable pour ses ennemis».

Tout comme les hautes autorités politiques ayant récemment encore fait état de l’existence «d’ennemis» chargés de mettre le feu aux poudres dans le pays, l’éditorial d’El-Djeïch signifie que le Haut-Commandement de l’ANP est focalisé sur cette «menace» et compte agir en conséquence. Qui sont les «comploteurs», à quelle partie s’identifient-ils, et surtout de quelle manœuvre s’agit-il ? Le texte reste très peu loquace sur ces questions, mais il s’attelle cependant à tracer des contours laissant deviner l’origine des dangers dont il est fait état.

Ce danger est lié «à la conjoncture internationale et régionale», explique cette même source, en mettant particulièrement l’accent sur cette «conjoncture régionale caractérisée par l’instabilité du fait des mutations et évènements aux retombées incertaines». Pas besoin de plus pour comprendre que les évènements en question concernent particulièrement la situation qui prévaut dans le Sahel, où une tension accrue est enregistrée depuis l’intensification de la lutte contre les bastions de Daesh en Libye, mais aussi celle qui concerne les derniers développements avec le Maroc. Dans une récente déclaration, le ministre algérien des Affaires étrangères n’avait pas hésité à qualifier les relations avec le voisin marocain «d’anormales», fait rare pour un responsable jusque-là habitué à enrober ses discours dans une terminologie plus diplomatique.

On se souvient également qu’au cours des mois précédents, le vice-ministre de la Défense en visite de travail à Béchar a lancé un message révélateur à ces mêmes voisins faisant savoir que «l’Algérie était prête à se défendre pour préserver sa sécurité». Des manœuvres militaires de grande envergure ont même été entreprises et interprétées comme étant une démonstration de force qui voulait en dire long. Notons, enfin, que ce pays a été maintes fois désigné officiellement comme étant à l’origine de troubles internes tels que ceux qui se sont produits à Ghardaïa.

La situation qui prévaut dans le Sahel s’est, quant à elle, fragilisée suite au déclenchement d’une offensive de grande envergure contre les bases arrière de Daesh situées en Libye. Une victoire écrasante a été enregistrée dernièrement à Syrte avec pour conséquence une remontée (prévue) de nombreux éléments de l’organisation islamiste vers les pays limitrophes, particulièrement la Tunisie et l’Algérie. Les tout derniers communiqués du ministère de la Défense ont d’ailleurs fait état d’éléments (accrochage et découvertes de caches d’armes aux frontières) qui en disent long sur la situation.

Dans son éditorial, El-Djeïch justifie d’ailleurs l’achat d’armement et les commandes en cours pour la rénovation de son arsenal comme étant une nécessité absolue pour faire face à ces «défis». Le ministère de la Défense figure d’ailleurs parmi les rares institutions qui n’ont pas été touchées par les restrictions budgétaires inscrites dans la loi de finances 2017.