Selon M. Babès, une importance particulière sera accordée à la jeunesse en vue de l’«engager» et de la «responsabiliser» davantage.
Le Président de la République, son staff gouvernemental, le Conseil national économique et social, ainsi que les partis politiques s’inscrivent dans la même logique : faire de la jeunesse leur centre d’intérêt. Dans toutes ses déclarations, ou du moins les plus récentes, M. Abdelaziz Bouteflika s’est montré plus que jamais déterminé quant à la nécessité de la prise en charge de cette force motrice de développement du pays.
D’importantes décisions ont été prises afin de valoriser davantage les dispositifs d’aide à la création propre d’activités et d’emplois par le biais des micro-investissements. Tous les Algériens se souviennent de son discours prononcé, à la fin de juin, lors du 17e sommet ordinaire de l’Union africaine (UA). «Il est plus que jamais nécessaire de mettre un accent particulier sur le renforcement des capacités de la jeunesse et de l’aider à canaliser son énergie et son enthousiasme vers la croissance économique et la réalisation du développement durable», avait clamé le chef de l’Etat.
En effet, c’est de cette canalisation et d’accompagnement dont ont toujours besoin les jeunes Algériens. Le chef de l’Etat qui ne pouvait être plus clair a demandé d’accélérer l’autonomisation des jeunes pour le développement durable et de les placer, «de manière encore plus résolue, au centre des stratégies de développement mises au point à tous les niveaux et dans tous les domaines».
Le président du CNES, Mohamed Esseghir-Babès, quant à lui, a assuré que la société civile, ainsi que les élus locaux prendront part aux concertations qui seront menées au niveau local. Une importance particulière sera accordée, selon lui, à la jeunesse, à la faveur de cette concertation en vue de l’«engager» et de la «responsabiliser» davantage dans la gestion des affaires locales et dans celles de la nation.
Cette volonté d’implication est partagée par certaines formations politiques. Au Front de libération nationale, comme le souligne Abdelhamid Si Affif, député du parti, on croit dur comme fer que «la dernière conférence qu’a présidée le Président Bouteflika avec les élus locaux et consacrée exclusivement aux jeunes est une preuve édifiante de la volonté politique d’accorder une place privilégiée à cette catégorie».
Quant à la position du parti, notre interlocuteur affirme que depuis la tenue du 9e congrès du FLN, «cette dimension jeunesse a été au centre des préoccupations et objectifs de la direction politique. D’ailleurs, un département a été créé pour s’occuper des jeunes et étudiants». Depuis ce congrès, poursuit-il, des regroupements locaux, régionaux et nationaux ont été organisés au profit de la formation des jeunes afin de les mieux préparer à l’exercice politique et d’occuper des postes de commandement.
Aussi, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, a donné à maintes reprises des instructions fermes pour introduire cette catégorie dans les nouvelles structures dirigeantes au niveau des kasma et mouhafada lors de l’opération de rénovation des structures locales.
Le député du FLN, joint hier par téléphone, estime que «l’avenir doit être pensé et géré par les jeunes. Cela est incountournable pour l’ensemble des formations politiques». Au sein de «notre parti», ajoute-t-il, «on considère que c’est un défi à relever et une exigence de l’heure».
Sollicité, Mohamed Saib Musette, sociologue au Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD), affirme que la volonté du Président ne date pas d’hier. Cependant, il trouve que l’ensemble des départements doivent «mettre en œuvre une politique efficace et une commission intersectorielle pour répondre à toutes les préoccupations des jeunes».
Fouad Irnatene
ANSEJ, premier dispositif d’insertion des jeunes : Augmentation de 330% des dossiers validés en 2011
Au total, 108.573 dossiers de projets d’activité de jeunes promoteurs ont été validés durant le premier semestre 2011 (janvier-juin) dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes, contre 25.256 dossiers validés durant le premier semestre 2010. Ainsi, comme l’avait souligné le directeur général de l’Ansej, Mourad Zemali, une évolution de 330% durant la même période, 333.705 dossiers de projets d’activité ont été déposés contre 29.499 dossiers en 2010, soit une hausse de 1.031%. Outre le traitement rapide des dossiers, on relève, aussi, une célérité qui a été constatée auprès des banques concernées. Le délai de traitement des dossiers a été réduit au maximum. Rappelons que ces évolutions avaient été enregistrées suite à l’application de nouvelles mesures arrêtées en Conseil des ministres du 22 février 2011 relatives à la promotion de l’emploi. Ces nouvelles mesures permettraient la création de quelque 50.000 micro-entreprises annuellement, dont 35.000 dans le cadre de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes et 15.000 de la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac). Notons que parmi les décisions du Conseil des ministres, figure l’octroi d’un prêt sans intérêt d’une valeur de 500.000 dinars aux jeunes diplômés du secteur de la formation dans les spécialités liées aux métiers manuels tels que la plomberie, la ferronnerie, la mécanique, l’électricité automobile et de bâtiment. Ce prêt est accordé pour l’acquisition d’un véhicule aménagé en atelier de travail dûment équipé dans le cadre de l’activité professionnelle exercée par le diplômé. F. I.