Le problème de l’indisponibilité du lait en sachet n’est pas près d’être résolu. Une crise qui n’en finit pas. Cette pénurie persiste et tend même à s’accentuer, ces derniers jours. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les produits laitiers, comme le lait en poudre ou bien celui conditionné dans des boîtes cartonnées, ainsi que les yaourts, ont connu une hausse significative des prix.
Le lait en sachet se fait désirer, depuis quelques jours. La tension sur ce produit revient depuis quelques jours et semble s’installer durablement. Les arrivages irréguliers et en quantités limitées exacerbent la tension et créent l’inquiétude chez les consommateurs.
Ce produit, en effet, est devenu une denrée rare dans les ménages. Dans plusieurs wilayas du pays, les citoyens ont fait part de leur dé-sarroi face au manque de ce sachet qui est plus que vital. Les files d’attente devant les magasins ont même refait leur apparition.
La rareté de lait en sachet est, depuis quelques jours, une réalité difficilement gérable au quotidien par le citoyen. Les pères de famille sont toujours en quête du fameux sachet de 25 DA. Quand le produit est disponible dans quelques rares épiceries et supérettes de la capitale notamment, il s’arrache souvent dans une tension extrême. Dès qu’on aperçoit le camion de distribution arriver, c’est la ruée. Personne ne demande à acheter deux sachets, quantité suffisante pour la consommation journalière d’une petite famille.
On ne peut passer dans la rue avec ce «produit de luxe» sans que les gens ne vous abordent pour demander : «Où vous l’avez trouvé ?» ce produit vital tient en haleine la population.
De longues files d’attente de citoyens faisant le pied de grue se forment dès 7 h du matin devant ces magasins pour pouvoir arracher, au prix de grandes bousculades, un sachet de lait. Face à cette crise qui persiste, certaines familles se rabattent systématiquement sur les autres marques de lait en poudre, dont le prix est excessivement cher pour les petites bourses, voire pour les bourses moyennes.
Cette perturbation est due, selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à trois causes principales. Il s’agit selon son porte-parole, Boulenouar Elhadj Tahar, de problème de désorganisation de marché de distribution, de problème de détournement de la poudre de lait pour d’autres usages. Ainsi, l’UGCAA, pointe du doigt les transformateurs, qui détournent des quantités importantes de cette matière subventionnée pour la fabrication de produits dérivés, yaourt et fromage.
Il en veut pour preuve la disponibilité des dérivés de lait à n’importe quelle période de l’année malgré les perturbations que connaît cette filière. L’augmentation de la demande sur les produits à base de poudre de lait tels les glaces, les gâteaux… constitue aussi une principale raison de cette pénurie, selon Boulenouar qui souligne que cette crise n’est pas propre à la capitale. A ses dires, 15 wilayas du pays y sont touchées. C’est ainsi, explique encore le porte-parole de l’Ugcaa, que des produits comme des fromages constamment touchés par des augmentations des prix.
Le lait en poudre, sur lequel les ménages se sont rabattus ces derniers temps, a connu, à son tour, d’exceptionnelles hausses de prix et ceci n’a pas manqué de se répercuter lourdement sur le pouvoir d’achat des familles algériennes, particulièrement celles ayant un faible revenu, dira Boulenouar. Depuis quelques années, la population des quartiers touchés par ces tensions s’astreint à un parcours du combattant quotidien pour trouver un sachet de lait que l’on ne peut obtenir qu’après une attente éprouvante dans de longues files formées devant les épiceries de quartiers, parcimonieusement approvisionnées.
L. A. R.
Les sachets commercialisés provisoirement dans un nouvel emballage
Les laiteries du Groupe des productions laitières (Giplait), confrontées à une perturbation dans l’approvisionnement en emballage, ont été autorisées par le ministère du Commerce à conditionner le lait en sachet d’un litre dans un emballage provisoire, a indiqué hier ce ministère.
Ainsi, le lait recombiné pasteurisé, plus connu sous le nom de «lait en sachet», est désormais, conditionné, à titre dérogatoire et exceptionnel pour une durée de trois mois, dans des emballages en carton initialement prévus pour le conditionnement du lait de vache pasteurisé, et ce, dans le but d’éviter toute perturbation du marché, explique le ministère dans un communiqué. Cependant, insiste particulièrement le ministère, le prix de ce lait, commercialisé provisoirement dans ce nouvel emballage, «demeure inchangé, à savoir 25 DA».
Il invite, à ce titre, les consommateurs à signaler auprès des Directions du commerce des wilayas «tout dépassement enregistré, notamment, pour le respect du prix réglementé, à savoir 25 DA le sachet». Le ministère précise que l’approvisionnement en emballages des unités de Giplait connaît actuellement des perturbations dues notamment à une panne technique survenue au niveau de l’Entreprises nationale des plastiques et caoutchoucs (ENPC) de Médéa.
L. A. R