Elle devait se tenir en Mars à Bamako au Mali,La conférence internationale sur le terrorisme menacée

Elle devait se tenir en Mars à Bamako au Mali,La conférence internationale sur le terrorisme menacée

La tension monte dans la capitale malienne Bamako à quelques semaines, seulement, de la tenue de la conférence internationale sur le partenariat et le développement entre les pays du champ et les partenaires extrarégionaux devant avoir lieu au mois de mars prochain.

Cette réunion pourrait être remise en cause par le conflit qui prévaut au Mali où le gouvernement est confronté à la rébellion des Touaregs. Une situation qui profiterait au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ou Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui trouverait, comme c’était le cas lors du conflit armé en Libye, une source d’armement et gagnerait du temps face à la détermination des pays de la région de lutter contre le terrorisme.

Cette conférence, dont la première édition avait regroupé, en septembre dernier à Alger, 38 délégations représentant de nombreux pays et institutions, est initiée par les pays du Sahel pour faire entendre la voix des Etats de la région, notamment en matière de lutte antiterroriste. Ces pays veulent réaffirmer leur volonté de combattre, seuls, le terrorisme, sans intervention militaire étrangère. A l’approche de la date de cette conférence, la situation, gagne en tension au Mali comme en témoigne le nombre de réfugiés qui s’est multiplié par dix.

Le Haut-Commissariat aux réfugiés (H-CR), qui cite des chiffres gouvernementaux, a indiqué, dans un communiqué rendu public vendredi dernier, que «quelque 44 000 personnes ont fui le Mali vers la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso, alors qu’ils étaient 22 000, au 7 février dernier». Le Mali, dont le nord est le théâtre de combats armés entre l’armée malienne et la rébellion, se trouve dans une situation qui, faut-il le noter, ne l’aide pas à lutter avec l’efficacité qui lui est demandée, par les pays dits du champ.

Le désir d’internationaliser le conflit du Mali

Pour sa part, l’Organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a indiqué, vendredi dernier, que les combats, se déroulant depuis des semaines au Mali, sont à l’origine «de la pire crise des droits humains». «Des dizaines de personnes ont été tuées depuis l’éclatement des violences, il y a un mois.»

«Des dizaines de personnes ont été tuées depuis l’éclatement des violences, il y a un mois, et des milliers de personnes ont quitté le Mali pour se rendre dans les pays voisins, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie», affirme Amnesty dans un communiqué. Aussi, il est à noter l’intérêt allant crescendo de certains pays occidentaux, comme en témoignent les différentes sorties médiatiques d’officiels français et la récente visite d’un ministre du gouvernement Sarkozy au Mali.

Cette visite est l’un des buts recherchés par l’AQMI et certaines puissances. Les deux recherchent à internationaliser le dossier malien et, par là, celui de toute la région du Sahel. Outre l’explication devenue classique, mais réaliste, selon laquelle le conflits au nord du Mali ralentit l’action des pays du champ, en matière de lutte antiterroriste, tandis que AQMI continue à s’alimenter en armes, disposant ainsi du facteur temps.

Ce qui est dans l’intérêt de l’organisation terroriste, notamment après l’installation de structures relevant du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc, dont le Mali est membre), chargées de la traque, sur terrain, des résidus du terrorisme qui, à coups d’enlèvements de ressortissants étrangers, souhaite obtenir (outre des rançons) l’internationalisation de la situation dans la région.

Ce qui lui permettrait de déclarer le «djihad», contre «l’occupation», et, de cette manière, arriver à «recruter» parmi les «djihadistes» de la région. Les visées d’AQMI ne peuvent être que confortées par certaines déclarations de certains politiques qui tentent d’obtenir la même intervention militaire étrangère. Ce qui présente AQMI comme un «sous-traitant» de visées ne pouvant aucunement être rendues publiques par ceux qui tentent de réunir les conditions pour y arriver.

M. A