Elle considère que les manifestations dissimulent quelques complots et soutient que l’exploitation de cette énergie est une nécessité nationale.
Pour avoir appuyé en 2013 le projet de loi sur les hydrocarbures, un texte qui vise à répondre à “la demande croissante intérieure en énergie et augmenter les revenus à la nation”, mais non sans soulever quelques questions sur lesquelles il a pris acte des assurances du ministre liées à l’environnement et à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, le Parti des travailleurs (PT) considère que la vague de contestations contre l’exploitation du gaz de schiste qui entame sa quatrième semaine, notamment à In-Salah, charrie “quelques graves dérapages” et dissimule “un complot qui vise essentiellement Sonatrach et le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi”. “Il y a une attaque féroce contre Sonatrach. Elle est accusée de tous les maux, comme si tous ses cadres sont des Chakib Khelil. Ce sont des accusations dangereuses”, tempête Louisa Hanoune. L’ex-candidate à l’élection présidentielle, qui animait hier à Alger une conférence de presse consacrée exclusivement à la question du gaz de schiste, au lendemain d’une rencontre avec le ministre de l’Énergie, s’est interrogée sur plusieurs questions inhérentes à ces manifestations, notamment sur certaines déclarations, le rôle des élus, ou encore de la presse. “On a des interrogations sur les déclarations de certains qui disent que nous ne faisons pas confiance à Sonatrach. On a entendu certains se demander pourquoi le gouvernement n’a pas consulté les citoyens, une étrange conception de l’État, d’autres qui parlent de l’extermination du Sud, ou encore d’autres qui disent pourquoi notre gaz est acheminé à Tam, discours de division et de démembrement. Ce sont des dérapages graves”, accuse Louisa Hanoune. “Qui a mandaté certains à parler au nom de la population d’In-Salah ?”, s’interroge-t-elle. “Il y a des dérapages graves dans la presse sur le sujet et il y a des dérapages sans lien avec le gaz de schiste”, tempête-t-elle encore. Selon elle, “il y a au moins deux compagnies françaises, dont Total, qui ont déclaré la guerre à Sonatrach et à l’actuel ministre”.
Sans fournir de détails, ni citer de noms, Louisa Hanoune soutient que le ministre, Youcef Yousfi, “qui a fermé la porte à la prédation”, subit des pressions. “Il y a une campagne contre Yousfi et contre Sonatrach, une fierté nationale et un bien de la collectivité. Nous défendons cette compagnie sans condition”, dit-elle, non sans s’interroger s’il existe quelque lien entre cette campagne et le remaniement ministériel attendu. “Il y a certains cercles qui sont intéressés par le secteur, après avoir accaparé d’autres secteurs”, dit-elle dans une allusion, à peine voilée, à Ali Haddad, auquel on prête l’intention d’investir dans le domaine. “Je ne cite pas de nom”, précise-t-elle toutefois. Louisa Hanoune ouvre aussi le feu sur certains partis politiques qui, “au nom de la solidarité”, cherchent à déstabiliser “le pouvoir, mais qui, en réalité, déstabilisent l’État”.
Vise-t-elle la CNLTD ou le Pôle des forces du changement ? “Il y a de graves dérapages, il faut savoir raison garder”, lance-t-elle. Si elle considère que la population à In-Salah, ou ailleurs, a le droit “d’exprimer ses appréhensions et de réclamer des garanties”, elle soutient, en revanche, que le gaz de schiste est “une nécessité nationale”.
Arguments à l’appui et soutenue par un spécialiste maison, en la personne de M. Bekkai, Mme Hanoune a assuré qu’“il n’y aura ni cancer ni pollution”. “Aux USA, il y a 500 000 puits de gaz de schiste sans qu’il y ait le moindre problème.” En plus de répondre à la consommation interne, en constante croissance, et d’augmenter les revenus du pays, l’exploitation de cette énergie permettra aussi de réduire les frais pour l’alimentation de l’électricité, assure Louisa Hanoune. “L’exploitation du gaz de schiste est une question de survie pour le pays.”
Pour M. Bekkai, dont l’exploitation du gaz de schiste est similaire à celle du gaz conventionnel, “actuellement, il y a un permis pour l’exploration et les études qui peuvent durer de 7 à 10 ans”. “Une fois qu’on a confirmé qu’il n’y a aucun risque que le permis d’exploitation pourrait être délivré”, a-t-il conclu.
K. K