Elle demeure muette sur la poursuite des agressions contre les algériens au Caire Le deux poids, deux mesures de la Fifa

Elle demeure muette sur la poursuite des agressions contre les algériens au Caire Le deux poids, deux mesures de la Fifa

Si ce qui s’est passé dans la capitale égyptienne, — caillassage de bus de l’équipe nationale et des supporters avant et après le match, qui a fait de nombreux blessés, et les fumigènes au Cairo Stadium —, s’était produit dans un stade européen, la Fifa se serait-elle tue, elle qui avait lourdement sanctionné la Turquie pour des faits de moindre gravité face à la Suisse le 17 octobre 2005 ?

La Fédération internationale de football association (Fifa) applique-t-elle ses règlements de façon systématique sans tenir compte des protagonistes ? Assurément non, sommes-nous tentés de répondre face au silence observé par l’instance dirigée par le Suisse Joseph Sepp Blatter, devant les dépassements constatés au Caire par ses propres émissaires à l’occasion de ce match retour Égypte – Algérie.

Et pourtant, la Fifa avait averti par écrit les responsables égyptiens que des sanctions seront prises si jamais des incidents contre la délégation et les supporters algériens se renouvellent. En décidant de maintenir le match, l’instance suprême du football mondial avait demandé aux autorités égyptiennes de prendre “toutes les mesures de sécurité”.

Les autorités égyptiennes, qui ont affirmé qu’elles avaient imposé des mesures de sécurité draconiennes, avec le déploiement d’unités de la police antiémeutes dans le stade et à proximité, jusqu’aux tribunes, et la mise en place d’un cordon de sécurité autour de l’enceinte, n’ont en fin de compte assuré ni la protection de la délégation officielle algérienne, ni encore moins celle des supporters des Verts. En effet, selon les agences de presse étrangères, la police égyptienne n’a rien fait pour assurer sa mission.

“Des violences ont entaché samedi soir le match de football remporté 2-0 par l’Égypte contre l’Algérie, avec le caillassage de bus transportant des supporteurs algériens, dont trois ont été blessés, à la sortie du stade international du Caire. Ces heurts interviennent deux jours après une attaque contre le bus de la sélection algérienne, qui venait alors d’arriver dans la capitale égyptienne afin de prendre part à cette rencontre cruciale pour la qualification au Mondial-2010.

Leur véhicule avait été la cible de jets de pierres faisant trois blessés parmi les joueurs”, écrivait le correspondant de l’AFP au Caire. “Ils ont fait ralentir tous les véhicules au niveau du barrage pour vérifier si les passagers étaient algériens ou égyptiens. À chaque fois qu’un bus transportait des Algériens, il s’est fait copieusement caillasser.Au moins quatre bus ont ainsi été attaqués”, rapporte la même agence d’informations.

C’est dire la gravité des dépassements égyptiens. Que faut-il de plus comme preuves pour que la Fifa applique sa réglementation à l’Égypte ? Le poids d’Abou Rida, le représentant égyptien au sein de la Fifa est-il important au point où celle-ci tait des faits aussi graves ? On est en droit de s’interroger sur ce silence complice, car d’habitude les sanctions fusent dès que des dépassements sont constatés. L’on se rappelle encore des lourdes peines infligées à la Turquie, six matches à huis clos, 129 000 euros d’amende et des suspensions contre les joueurs et l’encadrement turc, après les incidents ayant émaillé le match Turquie – Suisse le 17 novembre 2005 à Istanbul dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2006.

Dans cette affaire, les Turcs n’avaient pas hésité à pointer du doigt la célérité de la FIFA dans le traitement du dossier, notamment son président, qui, faut-il le rappeler au passage, est de nationalité suisse. L’étonnement face à ce silence de la Fifa, est d’autant plus grand, quand on apprend que ses observateurs sur les lieux ont constaté de visu les agressions survenues après le match contre le bus de la délégation algérienne, qui a été caillassé lors du trajet du Cairo stadium à l’hôtel alors qu’un délégué se trouvait à l’intérieur avec nos joueurs.

C’est ce qu’a révélé hier le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, qui a ajouté s’attendre à une réaction de la part de la FIFA. L’absence de sanctions contre l’Égypte dans ce cas précis, qui a soulevé l’indignation de nombreuses personnalités du monde footballistique, entachera sans aucun doute l’image de marque de l’institution de Blatter. Attendons pour voir !