«Elle veut présenter son parti, le PT, comme une référence dans le Maghreb»
La candidate du Parti des travailleurs à Alger veut encore inscrire un nouveau mandat parlementaire à son curriculum vitae.
Louisa Hanoune sera-t-elle candidate à un 4e mandat parlementaire à l’occasion du scrutin législatif du 10 mai prochain? «Oui», répond-elle. Mais, elle n’a pas voulu décliner même un brin de son programme à l’occasion de sa conférence de presse tenue au forum d’El Moudjahid. Dévoiler son programme, selon elle, est une manière de se moquer des électeurs. Une réponse qui a peu convaincu l’assistance. La candidate des «travailleurs», à Alger, veut encore allonger d’un mandat parlementaire son curriculum vitae politique. Cependant, dans son intervention qui a duré environ 1h30, Louisa Hanoune souligne que l’immunité parlementaire, notamment en Algérie, est anticonstitutionnelle.
Celle qui a passé déjà 15 années de sa vie au sein de la chambre basse du Parlement affirme que cette dernière est une cathédrale dans le désert.
Par ailleurs, elle veut présenter son parti, le PT, comme une référence dans le Maghreb. «Au Maroc et en Tunisie, il n’existe pas de partis équivalents au PT», s’enorgueillit-elle. L’oratrice est revenue longuement sur le contexte politique national et régional. Au plan national, l’invitée du Forum dresse un tableau apocalyptique de la situation.
D’emblée, elle montre sa désapprobation sur la naissance de nouveaux partis. Hanoune les requalifies «de petits partis». Pour elle, les intérêts de ces «petits partis» sont en jonction avec l’argent des gros porteurs de chéquiers. Sur ce point, elle stigmatise les hommes d’affaires.
Pour cette raison, l’oratrice demande une enquête sur la provenance de l’argent destiné au financement des «petits partis». Louisa Hanoune, craint-elle les nouvelles formations politiques? A-t-elle peur de l’argent destiné à leur financement? Mais, la chose non abordée par la conférencière est la place que compte arracher le PT dans la course aux législatives du 10 mai. Sur cette échéance, le PT, qui possède 26 députés en exercice, montre son désaccord par rapport au chef de l’Etat qui a comparé «le rendez-vous du 10 mai 2012 au 1er Novembre 1954.» «Comparaison n’est pas raison», souligne-t-elle avant de mettre un bémol dans son discours. «Je comprends ce que veut dire le chef de l’Etat», précise Louisa Hanoune. Pour justifier son analyse, elle explique que le chef de l’Etat a voulu dire dans son discours du 24 février dernier que le scrutin du printemps prochain sera déterminant puisque le Parlement élu aura la mission d’élaborer une nouvelle Constitution. Interrogée sur la position du plus vieux parti de l’opposition, en l’occurrence le FFS, sur le rendez-vous du mois de mai, l’oratrice dit «ignorer le programme de ce parti». «Nous avons beaucoup travaillé avec le FFS, dans le passé, notamment sur la question de la paix», dit-elle. Le courant islamiste a fait les frais des diatribes de Louisa Hanoune. «Ils veulent nous importer le modèle turque», observe le parti affilié à l’Internationale socialiste. Sur sa lancée, l’ocutrice revient sur le pays de Mustapha Kamel Atatürk et qualifie la Turquie, d’«ami de l’Amérique, qui représente les intérêts d’Israël dans le Moyen-Orient aux dépens de la Palestine».