Si la volonté politique pour réviser la loi sanitaire, comme prônée par les syndicats, est là, les priorités demeurent : «la remise à flot du système national de santé publique, un meilleur accueil du patient, sa prise en charge efficace, la disponibilité des praticiens et des traitements.» Ce sont là autant d’urgences qui se posent comme préalable à cette révision d’un texte vieux de 28 ans…
Bien que des gages aient été donnés par le département de Abdelmalek Boudiaf aux partenaires sociaux quant à sa révision, il reste que pour ce dernier, l’amélioration de la prise en charge des malades demeure la priorité.
«La volonté politique pour réviser la loi sanitaire est là. Mais les chantiers prioritaires sont les chantiers de remise à flot du système national de santé publique». C’est ce qu’a tenu à préciser à la Chaîne trois de la radio nationale, Slim Belkacem, directeur de la communication au ministère de la Santé. Pour lui, il est évident que cette loi se doit d’être revue. Ce qui ne l’a pas empêché de tenter de faire dans la pédagogie pour expliquer que la priorité aujourd’hui réside dans un certain nombre d’aspects parfois oubliés par la profession. Ainsi, pour lui «la priorité aujourd’hui est d’être bien reçu dans la structure de santé. D’être bien pris en charge. De trouver le médecin. D’être bien accueilli. De trouver des médicaments. De trouver des vaccins disponibles. Et d’avoir une certitude d’une continuité des soins». Il terminera sa démonstration en indiquant que «le temps des mesures structurantes viendra par la suite». Il tentera ensuite de rassurer quant à la manière dont le département de la santé envisage la question en affirmant que «quand ce chantier sera ouvert, il le sera avec l’ensemble des intervenants. Notamment les partenaires sociaux». Ce qui semble aller dans le sens de ces derniers qui justement n’ont eu de cesse d’appeler à être consultés. Dans son intervention, le président du conseil de l’ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, a tenu à appeler le département de Abdelmalek Boudiaf, à «s’adresser à l’ensemble des professionnels de la santé pour l’élaboration de la loi sanitaire». Pour lui, et évoquant la révision de cette la loi : «il faudrait avoir l’idée de la refaire dans des délais raisonnables. Quelque chose qui soit mûri. A travers des consultations préalables fixes. Qui puissent travailler en un même lieu sur des propositions précises concernant l’amélioration de cette loi». Sur ce même sujet, le président du syndicat des praticiens spécialistes, Mohamed Yousfi parle lui d’«une nécessité. «À chaque fois on est en train de bricoler quelque chose qui est complètement dépassé et inadapté», indique-t-il. Pour lui rien ne saurait se faire si «on ne reprend pas cette loi». A Médéa, ce sont les directeurs de la santé des wilayas du centre qui ont été réunis par le ministre qui n’a pas manqué de dresser un premier diagnostic qui fait ressortir de nombreux dysfonctionnements. Pour lui il y a nécessité «d’améliorer la prise en charge du malade». Des sanctions pourraient tomber si les directives ne sont pas respectées…
L.S