L’avalanche d’agréments de nouveaux partis politiques, délivrés par le ministère de l’Intérieur, ne semble guerre être du goût de Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, qu’elle qualifie de “mascarade”. Mais, ce qui provoque davantage son courroux, c’est surtout les discours respectifs tenus par “certains chefs” à l’annonce de la naissance de leur formation politique.
Dans le viseur de la “pasionaria”, Amar Ghoul, qui vient de lancer son parti, (TAJ), figure en… tête de liste ! S’exprimant hier à l’ouverture de sa réunion avec les cadres du PT de la wilaya d’Alger, Mme Hanoune a repris, presque mot à mot, une déclaration du chef du TAJ concernant son “démarquage” des idéologies, qu’elle qualifie de “grave”. Elle s’est référée au propos de Ghoul selon lequel “les idéologies ont disparu après la chute du mur de Berlin”. Chose qu’elle réfute dans le fond et dans la forme. Pour la porte-parole du PT, le fait de dire que “je n’ai pas d’idéologie est déjà en soi une idéologie”. Mais cette idéologie, a-t-elle fulminé, ne vise pas plus que la “négation du pluralisme et de la démocratie politiques !”. Ceci, avant d’enfoncer l’ex-ministre des Travaux publics, en qualifiant son nouveau parti de “nébuleuse” ou encore d’“une pure tromperie”. Visiblement agacée par la naissance de ce nouveau parti, la porte-parole du PT ne rate pas cette occasion pour s’en prendre, par ailleurs, à des journaux et des chaînes privées qui auraient, selon elle, pris position avec le parti de Ghoul. Mieux, elle accuse ces médias d’avoir “soutenu ce parti, non pas parce que ses idéaux sont conformes avec leur ligne éditoriale, mais simplement parce qu’ils pensent à leurs intérêts purement commerciaux ; seule la publicité intéresse ces journaux et ces télévisions”. “Aujourd’hui, le monde des affaires est le poison mortel du pluralisme politique”, a-t-elle martelé, soutenant que sur les 70 partis agréés en Algérie, seule une dizaine d’entre eux méritent d’exister.
La peau bien bronzée et quelques kilos de plus, Louisa Hanoune qui était, visiblement, de retour de vacances, est revenue par ailleurs sur la situation d’“anarchie totale” qui a prévalu dans le pays durant cette période estivale. “C’est vraiment une première de voir le pays évoluer dans une anarchie aussi généralisée ; le déclin de l’État a laissé place à une situation infernale depuis le début du mois d’août”, découvre-t-elle, comme par étonnement, jugeant que “l’État doit remercier le peuple pour son endurance et sa résistance devant une telle situation”. “Canicule, coupures d’électricité et d’eau, hausse des prix, propagation de l’insécurité, et le peuple résiste encore. Franchement, l’État doit le remercier !”, a-t-elle ironisé, non sans fustiger les pouvoirs publics qui continuent de justifier leur politique de “fuite en avant”. Pour Hanoune, “l’État a échoué”.
Elle a même du elle a du mal à approuver la récente opération coup-de-poing décidée pour tenter d’éradiquer le commerce informel. “Oui, c’est bien d’éradiquer le commerce informel. Mais, est-ce que c’est suffisant de décider de la sorte ? L’État a-t-il pensé à trouver des emplois pour ces commerçants informels qu’il veut interdire ?” s’est-elle interrogée, tout en réitérant sa revendication de “rouvrir les anciens souks el-fellah”. Ceci, tout comme elle a tenu de rappeler à l’ordre le ministère du Commerce qui, selon elle, devrait plutôt s’attaquer “aux gros poissons de l’importation, la mafia des conteneurs (…)”
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