La série de limogeages et autres décisions qui touchent des officiers supérieurs de l’armée, particulièrement ceux qui officiaient comme cadres du DRS, depuis maintenant plusieurs semaines, ne sont pas de nature à rassurer Louisa Hanoune qui y voit “une sorte de vengeance”.
Et le dernier acte en date, l’empêchement du général-major Djamel Kehal Medjoub, ex-chef de la sécurité présidentielle — dont les déboires remontent au mystérieux incident des coups de feu près de la résidence présidentielle à Zéralda —, de quitter le territoire national, selon le journal El Khabar, qui rapportait, hier, l’information, l’inquiète au plus haut point.
“Ça fait partie des dérapages dangereux en cours qui sont très inquiétants pour la stabilité et la pérennité de l’État algérien. Ça touche à l’aura du pays par rapport à la lutte contre le terrorisme, et ça fait partie des dérives qui sont très graves pour la sécurité du pays”, a affirmé, hier, à Alger, Louisa Hanoune en marge d’une conférence de presse en présence du Dr Oumar Mariko, président du parti malien, Solidarité africaine pour le développement et l’indépendance (Sadi). Louisa Hanoune, qui admettait “n’avoir pas encore lu la presse” au moment où on la sollicitait pour commenter cette “interdiction”, soutient qu’“il y a une perte totale de boussole dans la gestion de ces affaires-là”. “En plus, ça se déroule dans l’opacité la plus totale. C’est une purge qui se poursuit”, estime-t-elle. À l’inverse de certaines lectures, la secrétaire générale du PT voit dans ces “purges” une “sorte de vengeance”. D’ailleurs, elle s’est de nouveau interrogée sur les objectifs recherchés à travers le “démantèlement” du DRS que les autorités officielles présentent comme une “restructuration”. “Ça n’a aucun sens.
On ne peut pas prétendre moderniser un outil qui a fait ses preuves et qui, en outre, est reconnu par la CIA ainsi que par tous les services de sécurité dans le monde. C’était un modèle. À qui on fait appel sur ces questions-là ? C’est grâce à ce département que l’armée algérienne a joué son rôle, parce que c’était un département très fort en matière de prospective et d’anticipation”, dit-elle. “C’est un vent de folie qui a soufflé sur ce domaine-là et sur le domaine économique”, ajoute-t-elle, non sans prier : “Que Dieu préserve l’Algérie.” Relancée, par ailleurs, sur la nationalisation du complexe d’El-Hadjar, Louisa Hanoune en a profité pour décocher quelques flèches en direction d’Ahmed Ouyahia. “Il fait semblant de ne rien savoir.” Et de rappeler qu’“il avait envoyé des gens en prison”. Enfin, Louisa Hanoune a réitéré le refus de son parti pour une “période de transition”. “Nous n’avons pas besoin d’une période de transition, mais il est temps que le peuple exerce sa souveraineté à travers l’organisation d’élections transparentes surveillées par une commission indépendante”, plaide-t-elle.