Elle avait semé la terreur pour «L’Algérie française» : Une stèle pour les crimes de l’OAS

Elle avait semé la terreur pour «L’Algérie française» : Une stèle pour les crimes de l’OAS

Une stèle à la mémoire des victimes de l’OAS a été dévoilée jeudi 06 octobre au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, au cours d’une cérémonie durant laquelle le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a rappelé sa « fierté » de voir Paris être la première commune et institution à le faire.

« L’OAS, c’est une organisation terroriste, c’est une organisation criminelle qui a voulu détruire la République. Les victimes que nous honorons aujourd’hui sont des femmes, des hommes, des enfants, des militaires, des Français et Algériens morts parce qu’une organisation a contesté et voulu abattre l’ordre démocratique », a dit le maire de Paris.

La stèle porte l’inscription suivante: « 1961-1962. En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France. Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République ».

Président de l’association ANPROMEVO (association nationale pour la mémoire des victimes de l’OAS) et fils d’un commissaire assassiné par l’OAS en 1961, Jean-François Gavoury a rappelé que « l’organisation de l’armée secrète (OAS) est apparue en début d’année 1961 et a semé la terreur jusqu’en 1962 afin d’empêcher que soit trouvée la seule issue possible au conflit, celle de l’indépendance de l’Algérie ».

Cet homme qui a ardemment milité pour l’édification de cette stèle a souligné que l’OAS fonctionnait « à la manière d’un syndicat du crime. S’y sont retrouvés monarchistes, pétainistes, catholiques intégristes, nostalgiques de l’empire colonial français et autres ennemis de la République ».

Parmi les personnes présentes à la cérémonie figurait Delphine Renard, grièvement blessée le 7 février 1962 à quelques centaines de mètres de la porte de Saint-Cloud (Paris) dans un attentat qui visait le ministre de la Culture André Malraux. « Je suis fier que Paris soit la première commune, la première institution Française à oser le faire, mais avec le regret que cela n’ait pas été fait plus tôt » a ajouté Bertrand Delanoë.

Créée le 21 février 1961 à Madrid, l’OAS entre en action le 16 mars en signant sur les murs d’Alger son sigle et sa profession de foi : « L’Algérie est française et le restera ». De Février 1961 à juillet 1962, l’AOS sera responsables de centaines de crimes sur des Algériens et des Français.

Assassinats individuels, attentats à la bombe, mitraillage à l’aveugle, tous les moyens étaient bons pour semer la terreur et empêcher que l’Algérie devienne indépendante.

L’écrivain Mouloud Feraoun, auteur du Fils du Pauvre, sera assassiné le 15 mars 1962 par un commando de l’OAS, quatre jours avant le cessez-le feu du 19 mars.