Pas de trêve chez les chômeurs qui mènent depuis le début de l’année, des actions de protestations de grande envergure, notamment dans les régions du sud du pays. En effet, la structure locale d’El Bayadh du Comité national de défense des droits des chômeurs Cnddc, revient à la charge et promet de descendre une nouvelle fois dans la rue, le 11 mai prochain, et ce, pour demander la libération de trois membres du Cnddc arrêtés par la police mercredi dernier, lorsqu’ils s’apprêtaient à rejoindre la marche organisée par les chômeurs de la ville.
Pour le Cnddc, cet agissement des services de sécurité est une provocation de plus et un mépris à l’égard des chômeurs de la région, déjà fragilisés par les conditions sociales déplorables qu’ils vivent.
Le Comité estime dans un communiqué rendu public vendredi, que les autorités publiques ont piétiné »leurs propres engagements internationaux en matière de respect et de la promotion des droits de l’Homme en empêchant des jeunes chômeurs de s’exprimer librement et de manière pacifique ». La marche du 11 mai baptisée »marche de la liberté et la justice » verra la participation des militants des droits de l’Homme de la région et des syndicalistes autonomes, note une source proche du mouvement.
Un appel dans ce sens a été lancé pour ces derniers pour venir en masse à cette marche.
En ce qui concerne les revendications, les rédacteurs de l’appel, demandent en plus de la libération de trois de leurs camarades arrêtés, la concrétisation des promesses données par les différents responsables de l’Etat, tant au niveau national qu’au niveau local liées au développement et à la création des postes d’emploi durables et décents dans les régions du Sud et des Hauts Plateaux. En outre, les membres du Cnddc de la wilaya d’El Bayadh, réclament le respect des libertés démocratiques et les droits de l’Homme, notamment en ce qui concerne le droit de faire grève et d’organiser des manifestations publiques pacifiques.
Sur le même sujet, nous avons appris d’une autre source, que le Cnddc se prépare à tenir une grande marche dans la wilaya d’Annaba, dont la date n’a pas été encore déterminée.
A travers cette action, les responsables nationaux de ce mouvement, à leur tête, Tahar Belabès, veulent se débarrasser de l’étiquette régionaliste et séparatiste qu’on leur a collée, suite aux séries de manifestations tenues dans les principales villes du Sud algériens durant ces deux derniers mois.
Aussi, le comité cherche à donner une dimension nationale à sa présence et à sa plateforme de revendications. Rappelons le 14 mars dernier, la structure locale du Cnddc dans la wilaya d’Ouargla, a réussi à mobiliser pacifiquement des milliers de personnes devant la place de la Mairie.
Une action qui a motivé les autres structures à travers le Sud pour programmer des manifestions similaires. Notons que les mesures prises récemment par les pouvoirs pour résoudre la crise du chômage au Sud, restent insuffisantes aux yeux des jeunes de la région, qui réclament l’ouverture des pourparlers directs avec leurs représentants.
Par Rachid Chihab
