Après ses trois tentatives de marche à Alger avortées par les brigades anti-émeutes, revoilà la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui revient à la charge dès ce matin dans une autre tentative de marcher dans la capitale, avec de prime abord une nouvelle stratégie consistant en une manifestation à trois tentacules, au lieu d’une comme elle avait l’habitude de procéder.
La coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) annonce la tenue, aujourd’hui à Alger, de trois nouvelles marches. L’une s’ébranlera du quartier de Aïn Benian, dans la banlieue ouest de la capitale, en direction de la place des Martyrs.
La seconde prendra naissance à Hussein dey, à l’est d’Alger et s’acheminera vers la place du 1er mai, enfin la troisième partira de la commune d’El Madania vers le boulevard des Martyrs où se trouve le siège de la télévision et de la radio.
Loin de fléchir, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), aile partis politiques, menée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a décidé de marcher tous les samedis «jusqu’au changement du système».
Samedi dernier, elle a estimé que «c’est une réussite», en ce que «la répression qui lui a été opposée a dévoilé que la levée de l’état d’urgence, rendue officielle 24 heures auparavant, est une chimère.» Pour la coordination, «Alger est toujours maintenue sous l’état d’urgence».
La CNCD qui n’a pas manqué de dénoncer avec vigueur «la répression et les brutalités policières sur les manifestants pacifiques» a déclaré aussi relever que l’ouverture des médias publics, notamment audiovisuels, annoncée début février, «n’est pas effective».
Les pouvoirs publics réitèrent l’interdiction des marches dans la capitale
Alors que les pouvoirs publics justifient l’empêchement de toute marche à Alger par le risque de débordements, le ministre de l’intérieur, Daho Ould Kablia, interrogé sur l’interdiction des marches en dépit de la récente levée de l’état d’urgence, a indiqué mercredi dernier que l’organisation et la tenue de ces dernières, à l’instar «des pays du monde entier, y compris les pays démocratiques, sont régies par des lois».
Concernant l’interdiction des marches dans la capitale, le ministre expliquera qu’elles ne sont pas autorisées pour «des impératifs qui font que la marche crée des désordres que nous ne sommes pas en mesure d’empêcher», avant de préciser que «des impératifs touchent aussi bien la sécurité des marcheurs eux-mêmes», que celle de la ville «contre toute menace terroriste», soulignant dans ce contexte, qu’ «hormis Alger, les marches ainsi que les réunions ont été autorisées sur l’ensemble du pays».
Dans ce contexte, il rappellera que l’état d’urgence a été instauré dans le cadre de la lutte antiterroriste. Pour rappel, les trois marches initiées par la CNCD ont été empêchées les samedis 12, 19 et 26 février dernier par la police antiémeutes et à la place des martyrs la semaine dernière pendant la troisième tentative de marche initiée. Qu’en sera-t-il du quatrième round qui opposera les manifestants de la CNCD aux brigades antiémeutes et qui aura pour scène la capitale dès ce samedi matin ?
K. H.