On ignore s’il s’agit d’aller à une amnistie générale, une façon sibylline de remettre sur le tapis la question des disparus qu’elle a longtemps défendue ou encore une démarche destinée à asseoir les fondements d’une nouvelle République à travers “la vérité et la justice” sur les causes de la crise de la décennie noire : la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé, hier, à l’actualisation de la charte pour la paix et la réconciliation dont nous célébrerons bientôt le dixième anniversaire. “On pense qu’après dix ans, il est temps maintenant de réactualiser la charte pour la paix et la réconciliation nationale”, a déclaré la patronne du PT à l’université d’été de son parti qui s’est ouverte vendredi dernier à Zéralda et dont la clôture des travaux est prévue aujourd’hui. Cette requête est motivée par la nécessité de traiter tous les dossiers que la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’a pas englobés. “Il s’agit également de remonter aux origines de la décennie noire en Algérie non pas dans un esprit vindicatif mais pour tourner définitivement cette page douloureuse”, a affirmé Louisa Hanoune, selon des propos repris par l’APS. “Pour tourner la page, il faut régler toutes les causes de la crise”, dit-elle avant d’appeler, selon TSA, à l’ouverture d’un débat “entre les Algériens sans aucune ingérence étrangère pour poser les questions afin de savoir comment on en est arrivé là ? Quels sont les raisons et les responsables de la crise ?”. Mme Hanoune dont le parti est signataire du contrat de Rome ayant regroupé en 1995 sous l’égide de l’église Sant’Egidio les partis désignés sous le vocable de “réconciliateurs” par opposition aux éradicateurs qui ont choisi la voie du tout sécuritaire, a rappelé avoir soutenu la politique de la charte pour la réconciliation qui “malgré ses lacunes et paradoxes”, constituait “une solution nationale avérée”. “L’initiative de concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation nationale bien que portant sur le tout sécuritaire pour la première, et partielle et paradoxale pour la seconde, ont constitué une parade contre l’intervention étrangère et les tentatives d’internationalisation de la crise algérienne”, a-t-elle affirmé.
Cependant, elle considère que les effets de la crise et certains problèmes ne sont pas traités de façon appropriée. “L’Algérie est, certes, sortie indemne de toutes les crises mais il ne faut pas perdre de vue les effets qui en ont découlé à plus d’un niveau”, soutient-elle avant d’appeler les autorités à “éviter les solutions superficielles dans le traitement des crises à l’instar des événements d’In Salah et de Ghardaïa où, a-t-elle argué, l’exacerbation des disparités socioéconomiques a favorisé l’explosion”. Par ailleurs et comme elle l’a souvent répété ces dernières années, notamment depuis le Printemps arabe, Louisa Hanoune a réitéré que “la priorité actuelle du PT est de défendre l’entité de la nation, abstraction faite de la nature du régime” que “seul le peuple est habilité à changer”.