Nouria Hafsi, membre fondateur du RND (Rassemblement national démocratique), déclare la guerre au premier responsable du parti, Ahmed Ouyahia. L’actuelle SG de l’Union nationale des femmes algériennes a annoncé, hier, le lancement d’un mouvement de redressement au sein du parti pour la fin des élections législatives.
Selon ses propos, des milliers de militants n’attendent que le déclic pour engager ce mouvement. «Je serais ce déclic», s’engage-t-elle. Pour Nouria Hafsi, il est temps de s’interroger sur ce qui se passe au sein du RND. Celle qui a animé une conférence de presse au lendemain de l’expiration du délai de dépôt des listes électorales explique que le rejet de sa candidature comme tête de liste RND dans la wilaya de Saïda n’est pas à l’origine de son coup de colère contre le premier responsable du parti. D’ailleurs, précise-t-elle, sa candidature pour les prochaines législatives n’était que pour la forme. «Je savais que je serais écartée de la course car M. Ouyahia est contre la famille révolutionnaire, en témoigne ce qu’il a fait lors du renouvellement du bureau national du parti lorsqu’il a écarté les noms des enfants des moudjahiddine et de chouhada. Je voulais uniquement déterminer, une bonne fois pour toutes, ma place au sein du parti», a expliqué la conférencière. Laquelle qualifie le premier responsable du RND de «despote» qui gère le parti comme une caserne militaire. «Tout le monde doit lui obéir sinon il sera marginalisé. C’est un dictateur qui n’accepte pas le débat au sein du parti et ne tolère pas la critique», dénonce-t-elle. Poursuivant son déballage, Mme Hafsi a indiqué qu’il n’y avait pas eu de commission de candidature au sein du RND. «Il a ramené des gens dont la majorité sont des analphabètes qui n’ont que l’argent comme critère», a-telle accusé. Celle qui se félicite d’avoir été la représentante de la seule association ayant participé à l’élaboration du nouveau code électoral accuse Ouyahia d’avoir ignoré les recommandations du président de la République. D’ailleurs, elle interpelle Bouteflika pour intervenir : «Protégez-nous de ce monstre haï par le peuple algérien. Si un jour il devient président, il mettra le pays à feu et à sang.» Assumant son opposition au chef de son parti, Nouria Hafsi est persuadée qu’une sanction à son encontre ne va pas tarder. «Les représailles il y en aura mais je n’ai pas peur», lance-t-elle.
S. A.