Outre les avions de chasse, les tanks et les armes automatiques, la Russie fournit également à l’Algérie des systèmes de radar et de défense de tout genre.C’est officiel. Le responsable du conglomérat russe de production d’armes Rostec, Andrey Riznyk, a confirmé le week-end dernier à Moscou la commande faite par l’armée algérienne pour l’acquisition du système mobile de commandement anti-aérien appelé Acacia EM.
Même si le montant de la transaction n’a pas été révélé, le responsable de Rostec a indiqué l’existence d’un autre contrat portant sur l’achat de plusieurs régiments du système de défense aérienne et balistique Antey 2500.
Il est à souligner que ces commandes s’ajoutent à l’acquisition prochaine du système de défense aérienne et anti-missile de courte et moyenne portée Buk-M2. Si on additionne les S400, les S300 Pmu2 et les Pantsir Janus, déjà en service, l’Algérie se retrouve avec une défense anti-aérienne des plus puissantes au monde, probablement la plus avancée dans sa région.
Le système Acacia est un système de commandement des troupes mobile qui permet d’avoir une vision globale et en temps réel de l’ensemble des territoires couverts par les éléments de l’aviation et de la DAT et offre l’opportunité de traquer jusqu’à 200 cibles, quelles que soient leur vitesse ou leur altitude et même gérer jusqu’à la décision et l’ordre de tir de la panoplie de défense anti-aérienne dont dispose la DAT et les forces terrestres.
Aussi, ce système prend en charge les communications et gère les systèmes de brouillage électronique qu’ils soient fixes ou mobiles, permettant l’optimisation de leur utilisation. Selon des experts, si le choix du S300 Pmu2 et du Pantsir avait été jugé disproportionné par rapport au contexte et aux menaces militaires de la région, ces nouvelles acquisitions sont plus ciblées.
Car l’Algérie souhaite se prémunir, selon des experts, contre non seulement les attaques de ses voisins, mais faire également barrage à une éventuelle salve de missiles balistiques intercontinentaux. En septembre, l’armée algérienne avait passé commande de quatorze avions de chasse Sokhoï. Ces acquisitions traduisent la volonté de renforcement, des deux côtés, des relations traditionnelles entre Alger et Moscou au plan militaire, même si ce grand producteur et exportateur d’armes n’est pas le seul fournisseur de l’Algérie.
Des pays comme la Belgique, l’Italie, l’Espagne ou encore la Chine exportent aussi leur production vers l’Algérie. Mais la dernière visite de deux jours à Alger du président de la Douma, Sergueï Narychkine, s’inscrit dans le cadre de cette «intensification» des relations. Le déplacement d’un haut responsable russe, qui n’était pas intervenu depuis plusieurs mois, est perçu à Alger comme une volonté des Russes à avoir le soutien de l’Algérie dans leur enrôlement en Syrie et leur «convergence de vues» sur le dossier libyen, mais aussi comme un prélude à de futurs contrats d’armement.