Elle accompagne les hommes depuis des siècles ,La superstition résiste au temps et à l’espace

Elle accompagne les hommes depuis des siècles ,La superstition résiste au temps et à l’espace

Pour être en conformité avec l’esprit des anciens, les mâles des tribus ont appris dès leur jeune âge à respecter et à obéir aux ordres des aînés.

La superstition se situe entre la tare et le travers. Elle est le fruit d’un conglomérat d’eratz, les restes de vieilles croyances enfouies en chacun de nous à différents degrés. En fait, elle ne répond à aucune logique mais à un instinct pur.

Les comportements liés aux superstitions et partant du filon qu’ils génèrent, seront systématiquement exploités par des hommes sans scrupule, qu’on les appelle talebs, guérisseurs ou sorciers. Pour faire court et simple, disons que la superstition consiste à croire en des phénomènes que rien n’explique ni ne justifie, et qui ne sont que le produit de l’esprit.

Prenons le continent africain par exemple. Savez-vous que l’entrée de certains villages au milieu de la brousse est matérialisée généralement par une figurine hâtivement travaillée au four ?

Elle n’est là ni pour embellir ni pour décorer les lieux qui n’en ont pas besoin mais pour chasser les mauvais karmas. Entendez par là des entités, selon les anciens, qui auraient pour vocation, le soir venu, de tourmenter les pauvres mortels que nous sommes. Les masques ainsi érigés avant l’accès aux premières cases, avaient le pouvoir et le don… d’absorber toutes les ondes maléfiques. Pour être en conformité avec l’esprit des anciens, les mâles des tribus ont appris dès leur jeune âge à respecter et à obéir aux ordres des aînés.

Rien ne peut se faire sans leur bénédiction et leur aval. Lorsqu’un jeune décide de quitter la tribu pour aller faire fortune dans une grande ville, il est tenu autant par l’usage que par la superstition, de demander la bénédiction du plus âgé par cette formule :

—Ancien, donne-moi la route

Et l’ancien de répondre

— Tu as la route, pars et que les esprits bienfaiteurs te protègent.

Dans certaines régions d’Amérique latine, la superstition tourne carrément au paganisme.

Pour obtenir la bienveillance des mines et de leurs esprits, des chamans, qui sont l’équivalent des sorciers en Afrique, ont inventé des dieux censés garder l’entrée. Ces divinités en argile sont pourvues de deux petites fentes sous le front supposé être les yeux et une troisième au-dessus du menton supposé être la bouche.

De temps en temps des mineurs rendent grâce à ces clowns soit en buvant à leur santé soit en les enduisant de vin en leur collant une cigarette aux lèvres… ce rite d’un autre âge est appelé «Patcha Mama» c’est-à-dire ma mère la terre.

Et pour autant que l’on s’en souvienne ces «Mamas» n’ont jamais empêché le moindre grisou…

I.Z