Le problème de la sécurité des enfants au sein même de leur établissement scolaire se pose avec acuité. “Que doit-on faire si nos enfants ne sont même pas protégés au sein de leur école”, s’interrogent les parents.
Ce sont des parents complètement paniqués, voire choqués et indignés par ce que leurs enfants, ne dépassant pas les 9 ans, venaient de vivre dans la matinée d’hier au sein même de leur établissement scolaire, que nous avons rencontrés à l’entrée de l’école Méditerranée de la commune de Mohammadia. Le choc était tel que certains parents n’ont eu d’autre choix que de faire le pied de grue devant l’école en attendant la sortie des classes. “Nous avons vécu l’enfer, l’horreur ce matin !” témoignent des parents qui semblaient toujours stupéfaits.
Une phrase qui résume à elle seule l’atrocité de ce qui s’était passé une demi-heure auparavant au sein de l’école primaire Méditerranée à Mohammadia plus précisément dans la salle de classe d’élèves de la 3e année. Ces pauvres élèves ont vécu sur le terrain des événements qu’ils ne pensaient voir que sur le petit écran en suivant les séries policières. Leur propre enseignante qui, quelques mois auparavant leur prodiguait cours et conseils, n’a pas hésité à les utiliser et les sacrifier pour tenter de garder son poste de travail.
Non contente d’avoir été licenciée, après avoir enseigné en qualité de suppléante, l’enseignante n’a pas trouvé mieux que de prendre en otages ses propres élèves pour revendiquer son droit au poste. Le comble, c’est que l’acte était bel et bien planifié et prémédité et n’a pas eu lieu suite à une montée de colère. En effet, selon les témoignages des parents rencontrés sur place, c’est accompagnée d’un frère (barbu portant un kamis) et d’une sœur (portant le djilbab) que l’enseignante est arrivée hier matin à l’école pour s’imposer au sein de “sa classe”.
Une classe qu’elle rejoindra toute confiante et qu’elle fermera en prenant en otages ses pauvres élèves paniqués pour mettre fin aux protestations de l’administration et de certains parents présents sur les lieux.
Heureusement que le commissariat est situé face à l’école. Les policiers accourent et tentent de régler le problème. D’autres parents arrivent sur les lieux pour s’enquérir de la situation et récupérer leurs enfants.
Le ton monte entre toutes les parties présentes, notamment les membres de la famille de la jeune enseignante et les policiers, racontent les parents. Et de révéler que pendant la prise de bec et la panique générale, l’enseignante aurait sorti un couteau de son sac et porté un coup à l’un des policiers dépêchés sur les lieux. Des renforts arrivent, l’enseignante et ses acolytes seront arrêtés et conduits au commissariat.
Rassurés par leurs parents qui n’arrivaient pas à croire ce qu’ils venaient de vivre, les élèves ont repris leurs cours avec la nouvelle enseignante désignée par la Direction de l’éducationen remplacement de l’ancienne. Selon les parents, le problème a commencé il y a plusieurs semaines. La contractuelle a depuis la notification de son licenciement usé de tous les moyens pour dénoncer cette décision. “Je sortirai d’ici les pieds devant”, aurait-elle affirmé. “Elle venait tous les matins et tentait de s’imposer en violentant sa remplaçante. Au départ, nous étions sensibles à son cas mais par la suite, nous avons eu peur pour nos enfants et nous n’avons cessé d’interpeller le directeur de l’école, l’inspection de la Direction de l’éducation et de la région mais rien à faire”, regrette un parent. Et de révéler que le directeur “qui a tant tarabusté la Direction de l’éducation pour régler le problème a fini par nous demander de protéger nos enfants”. Il y a lieu de signaler enfin que seuls les parents ont accepté de témoigner, toutes les autres parties, de la Direction de l’éducation inspection et commissariat ont eu la même réplique : “Il ne s’est rien passé.” Sans commentaire !
M B