Elle a pris part au 8e congrès panafricain, L’Algérie imprime une dynamique juvénile

Elle a pris part au 8e congrès panafricain, L’Algérie imprime une dynamique juvénile
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Le ministre de la Jeunesse

Longtemps désintégrée, l’Afrique entend se ressaisir, se reconstituer avec, comme centre, l’Algérie. Un défi.



Dans le cadre de son redéploiement africain, l’Algérie entend bien apporter du sang neuf au continent. C’est même le défi du ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, qui prend part au 8e Congrès panafricain dédié à l’Union des peuples africains qui se tient à Accra (Ghana), en présence de chefs d’Etat et de gouvernement africains, et qui prendra fin. aujourd’hui. Ce congrès qui coïncide avec le 58ème anniversaire de l’indépendance du Ghana, représente «une occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernement africains d’oeuvrer de concert avec les communautés établies à travers le monde, à consacrer une vision commune de l’unité des peuples africains». Quand on sait la dynamique de décolonisation suscitée par le premier congrès du genre, tenu en 1919 à Paris, il est légitime de penser que l’Afrique est tout naturellement en train de bouger, voire de ré-appartenir aux siens. L’Algérie n’est pas en marge de cette dynamique. Bien au contraire. Ayant à un moment donné tourné le dos au continent noir, elle a vite vu le coût que cela pouvait avoir et l’a vérifié in situ à travers le bruit des kalachnikovs qui s’entrechoquent au Sahel. Aujourd’hui, elle y repense et c’est déjà le moment de passer à l’acte. Sur le plan diplomatique, l’Algérie n’a pas mis beaucoup de temps pour recouvrer son aura d’antan et cela a été possible grâce au travail mené par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s’inscrit dans l’entreprise de redéploiement de la diplomatie algérienne initiée par Abdelaziz Bouteflika depuis son arrivée, en 1999, à la tête de l’Etat.

La victoire diplomatique d’Alger dans le règlement du conflit inter-malien et du rôle déterminant qu’elle est appelée à jouer dans la résolution de la question libyenne se passent, dans ce sens, de tout commentaire. Mais l’Algérie n’entend pas s’arrêter là. La grosse artillerie, entendu la machine économique, devait être convoquée et c’est chose faite. En effet, depuis quelque temps, aucune occasion n’est ratée pour réaffirmer l’intérêt de l’Algérie et des investisseurs algériens pour l’Afrique. C’est même devenu une tendance, presque à la mode, au sein du patronat et du gouvernement. «Les acteurs économiques africains sont des partenaires. On développe avec eux,» a déclaré à Tunis, tranchant, le tout nouveau patron des patrons, Ali Haddad, en marge de la conférence «Investment & Entrepreneurship» co-organisée par la Chambre de commerce tuniso-américaine. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lui, prévoit un séminaire économique Algérie-Afrique dans l’objectif, explique-t-il, de «permettre à nos entreprises d’exporter vers l’Afrique». Sellal avoue que l’idée lui est suggérée par Ali Haddad, mais cela ne fait que confirmer la nécessité de retourner vers l’Afrique bénéficie d’un large consensus entre le patronat et le gouvernement. S’exprimant lors d’une rencontre économique bilatérale organisée à l’occasion de la visite à Alger du président béninois, Thomas Boni Yayi, M.Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, a plaidé de son côté pour le renforcement des relations économiques entre l’Algérie et le continent africain. «L’intégration économique régionale et continentale» fait, en plus, désormais partie du jargon économique officiel.

LG Algérie

Quelques industriels, à l’image d’Issad Rebrab et Slim Othmani, sont déjà partis à la conquête du continent noir. D’autres sont en train de s’y atteler. Avec enthousiasme. C’est le cas de plusieurs groupes industriels, Labelle, Condor, Etrhb entre autres, qui prévoient des investissements dans des pays africains. La décision de la Banque d’Algérie d’autoriser les investissements algériens à l’étranger, de surcroît revendiquée depuis bien longtemps par le patronat, semble libérer bien des énergies. Et cette nouvelle orientation semble bien confortée par le défilé de responsables africains qui, conscients du poids incontournable de l’Algérie dans le continent, se succèdent à Alger pour y chercher grâce. En effet, après le président béninois, c’est le Premier ministre éthiopien qui débarque dans les jours qui viennent. D’autres sont encore attendus. Une Afrique qui se ressaisit, décidée à se parler, à se faire confiance, à faire confiance à sa jeunesse, se dessine.

C’est Abdelkader Khomri qui en donne l’illustration. Mais une question se pose: l’Algérie qui enchaîne les victoires diplomatiques sera-t-elle à la hauteur des attentes africaines dans le domaine de l’économie?

Abdelkader Khomri reçu par le président du Ghana

Le ministre de la Jeunesse a été reçu jeudi dernier, par le président du Ghana, John Dramani Mahama, en marge des travaux du 8e congrès panafricain, qui se tient à Accra, indique un communiqué du ministère. M.Khomri a saisi cette occasion pour transmettre au chef de l’Etat ghanéen «les chaleureuses salutations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et ses sincères voeux de réussite et de développement pour le Ghana et son peuple, à l’occasion du 58e anniversaire de son indépendance». Il lui a transmis également «les félicitations et les remerciements du président Bouteflika pour avoir accueilli à Accra ce congrès, ainsi que pour les efforts consentis par le Ghana et son soutien historique au panafricanisme comme expression d’une Afrique authentique, libérée et ambitieuse sur la voie tracée par les pères fondateurs du mouvements, dont Nkrumah, Frantz Fanon, Ben Bella et Julins Niyerere».