La commune de Hammadi possède tous les atouts, et sur le plan humain et sur le plan naturel, qui peuvent en faire une ville moderne.
Hammadi, une commune à vocation agricole située à 35 km à l’extrême sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, attend désespérément, depuis des années, un raccordement à la voie du développement socioéconomique pour sortir une fois pour toutes de son isolement.
De par sa position stratégique au cœur de la fameuse plaine de la Mitidja aux limites de Blida et à quelques encablures de l’aérogare internationale d’Alger, cette région possède tous les atouts qui peuvent lui permettre un essor des plus remarquables, notamment devenir un pôle agro-industriel important.
Mais faute d’une stratégie de développement, cette localité est presque abandonnée, livrée à elle-même.
Et c’est très regrettable pour cette petite bourgade qui tourne le dos aux appels du développement socio-économique malgré un meilleur sort qui se présente avec l’ouverture de l’autoroute Est-Ouest et la 2e rocade autoroutière (Tipaza – Boumerdès).
Les routes d’accès au chef-lieu de la commune laissent à désirer, voire impraticables au niveau de certains tronçons menant à certains villages et quartiers. Une pollution à grande échelle engendrée par la décharge publique, mais aussi – et paradoxalement – par le tas d’ordures qui jonchent chaque coin de cette localité où la «bidonvillisation» ne cesse de croître.
En outre, le réseau de transport de cette localité est, le moins que l’on puisse dire, défectueux. Les habitants souffrent le martyre en raison du manque flagrant de moyens de transport.
Les voyageurs de Hammadi, notamment ceux allant à Rouiba, El-Harrach et Alger, rencontrent beaucoup de difficultés sur ces itinéraires, et ce, à la suite du manque criant de bus, surtout aux heures de pointe. Certaines destinations, pourtant très proches, ne sont pas desservies depuis la station de bus. «Je travaille à Dar El-Beïda qui est à 10 minutes d’ici, mais comme les transporteurs refusent de passer par là, je dois me lever tôt chaque matin pour prendre le bus de Rouiba pour me rendre ensuite à la destination prévue», nous explique Mohamed.
Ce ne sont là que quelques aspects des innombrables préoccupations de la population de la commune de Hammadi qui, rappelons-le, a connu des émeutes en décembre 2008, quand les habitants des cités Smaïdia et Sidi-Lakhdar ont bloqué la circulation au niveau de la route menant vers le chef-lieu de daïra de Khemis El-Khechna.
Les protestataires réclamaient l’aménagement et la réhabilitation des artères menant à leurs cités qui se trouvaient dans un piteux état, et dénonçaient l’indifférence des autorités locales face à leurs problèmes qu’ils ont, à maintes reptises, soulevés. En vain.
M.M.