Habib Yousfi, président de la Cgea
Cette organisation patronale dénonce sa marginalisation par les pouvoirs publics et veut plus de participation dans les affaires économiques du pays.
Après avoir procédé récemment à l’installation de bureaux régionaux au niveau de 32 wilayas, la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), a mis en place, hier, celui de Jijel qui comprend pas moins de 17 membres qui activeront sous la houlette de Fouad Bakiri.
Cette cérémonie s’est déroulée à la Maison de la culture Omar-Oussedik, en présence notamment du président de la Cgea, Habib Yousfi et de la vice-présidente nationale et présidente du bureau d’Alger, Saïda Neghza.
Dans son discours circonstanciel, Yousfi a fustigé les autorités publiques, qui dit-il, «tentent de marginaliser le développement de l’organisation» tout en regrettant l’absence remarquée du wali de Jijel, une présence qui aurait esquissé un signe de «volonté de dialogue» des autorités.
Expliquant la démarche de la Cgea aux nombreux opérateurs économiques de la wilaya participant à cette rencontre, il dira qu’il s’agit d’une stratégie de mobilisation des potentialités du pays dans son évolution vers une économie de marché «libérale». Soulignant que cette action de mobilisation a lieu dans un contexte complexe sur un front social instable en phase de démocratisation, Yousfi notera également que «la croissance dépend de la stabilité sociale». Cet aspect, a-t-il dit, est un «point important de notre stratégie économique». Il relèvera que les récentes augmentations de salaire ont provoqué des contrecoups inflationnistes qui se sont répercutés négativement sur les prix et les coûts.
Elles créent ainsi un environnement difficile au niveau des entreprises et celui des administrations. Parlant du nouveau bureau installé, il a affirmé le souhait de mettre en place des directions de wilaya sur des bases saines en faisant remarquer que les transferts sociaux ne sont guère appliqués par le gouvernement.
Le président de la Cgea a martelé que «l’économie du pays ne peut évoluer qu’à travers la productivité». Il a également précisé que la direction de la Confédération s’est déplacée à Jijel, comme dans les autres wilayas, «afin que les décideurs s’intéressent à cette région» enclavée. Appuyant la démarche entreprise par l’Algérie pour son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce, (OMC), Yousfi a affirmé que seule la Cgea qui s’est imposée pour cette adhésion. Il s’est, par ailleurs, réjoui de la récente adhésion de la Cgea à l’organisation africaine du patronat qui défend les «potentialités énormes» du continent. Dans sa déclaration, le président de la Cgea appelle les autorités publiques au «dialogue pour débloquer la situation et prendre des décisions consensuelles et collégiales». Il a exhorté les nouveaux responsables du bureau de Jijel de ne pas oublier les jeunes et de prendre contact avec des universitaires pour donner un nouveau souffle à la Cgea. Il a également salué la présence de plus en plus nombreuse de femmes aux postes de direction de la Confédération pour participer à «notre lutte».
Le directeur du port de Djendjen, Abderrezak Sellami, a souligné, pour sa part, que les perspectives sont prometteuses pour le devenir de ce port d’affaires en soulignant la dimension sociale des PME/PMI au niveau de la situation portuaire de la ville. Il a salué à cette occasion l’ouverture de la bretelle menant vers l’autoroute Est-Ouest qui sera réalisée dans 4 ou 5 ans. Un avenir qu’il a qualifié de proche. Il a annoncé la construction d’un terminal céréalier et de transfert qui va augmenter les capacités du port. Créée en 1989, la Cgea, qui compte plus de 1400 adhérents, a paraphé le pacte social de 2006 et a oeuvré dans le cadre social à travers, notamment les tripartites.