Elle a fait l’objet d’un conseil des ministres, Situation préoccupante dans le Sud-Est tunisien

Elle a fait l’objet d’un conseil des ministres, Situation préoccupante dans le Sud-Est tunisien
elle-a-fait-lobjet-dun-conseil-des-ministres-situation-preoccupante-dans-le-sud-est-tunisien.jpg

La situation qui prévaut, depuis deux semaines, dans les deux régions du Sud-Est, particulièrement dans les villes de Benguerdane et de Dhéhiba, continue de préoccuper les autorités qui sont à la recherche de solutions qui répondent aux revendications des citoyens relatives au développement et à l’emploi.

Dans ce contexte, un Conseil des ministres restreint s’est tenu, vendredi, pour examiner le rapport établi par une délégation ministérielle qui avait effectué, la veille, une visite dans les deux villes. Parmi les décisions urgentes à prendre, figure la suppression de la taxe imposée aux étrangers non-résidents à leur sortie du pays. Officiellement, cette taxe ne sera supprimée, définitivement, qu’après l’adoption du projet de budget complémentaire que le nouveau gouvernement se propose d’élaborer, sachant qu’elle est inscrite dans la loi de finances élaborée par le gouvernement sortant. Cela demande un délai de trois mois. Même le président Caïd Essebsi en a parlé, récemment, affirmant que la suppression de cette taxe figure dans le programme électoral de Nidaa Tounes. En l’instituant, l’été dernier, le gouvernement de Mehdi Jomaâ était déterminé à “appliquer cette taxe quelles que soient les conditions”, comme l’a affirmé le ministre des Finances de ce gouvernement, Lyes Fakhfakh, sans se soucier de ses retombées sur l’économie du pays, sur les conditions des étrangers visitant la Tunisie ou sur la situation économique et sociale des citoyens tunisiens des régions frontalières.

Cette taxe, pour importante qu’elle fût, aux yeux du gouvernement sortant, ne représente pas le dixième des pertes engendrées par la fermeture des postes frontaliers avec la Libye. C’était, finalement, une bombe à retardement qui a explosé à la figure du nouveau gouvernement. Pour le gouvernement sortant, tous les moyens étaient bons pour renflouer les caisses de l’État. En effet, une contribution “obligatoire” au financement du Trésor public a touché, également, tous les fonctionnaires dans leurs revenus. Cependant, l’éventuelle suppression de cette taxe est, en elle-même, une avancée substantielle pour favoriser le retour au calme dans les régions du Sud-Est qui vivent particulièrement du commerce avec la Libye voisine. À son tour, celle-ci devrait appliquer la règle de réciprocité pour soulager les citoyens tunisiens à leur sortie de Libye. Toutefois, le Conseil ministériel s’est limité à cette mesure promettant de reprendre l’examen de la situation au cours des semaines à venir pour répondre aux exigences de la population des ces régions, soit l’emploi et le développement. Aussi, une attention particulière serait accordée à ces régions qui ont, toujours, été oubliées par les gouvernements qui se sont succédé dans la gestion des affaires du pays depuis l’indépendance. Les manifestations qui ont éclaté dans les villes de Benguerdane et de Dhéhiba seraient le détonateur qui ferait du gouvernement d’Habib Essid le premier gouvernement tunisien à s’intéresser de près au développement des régions déshéritées dont les populations ont perdu toute confiance. Leur méfiance s’est traduite au cours de la visite des deux ministres qui se sont rendus sur les lieux et qui ont été hués par une population furieuse qui n’accepte plus les promesses que leur tiennent les responsables depuis des décades. Cependant, aussi pire qu’étonnant, les moyens financiers ne manquent pas pour réaliser de nombreux projets. C’est la lenteur d’exécution qui constitue la principale tare, selon le ministre du Développement, Yassine Brahim.