Deux ans et demi (environ 32 mois) après un grand événement sportif planétaire, le Mondial, l’Afrique du Sud donne rendez-vous à 15 nations du continent pour la CAN.
Rustenburg, la ville du repos en afrikaans, langue des habitants autochtones, se situe dans la province au nord de l’Afrique du Sud. 395 761 habitants sont recensés et la plupart d’entre eux sont des blancs, originaires de plusieurs pays européens qui ont occupé ce vaste pays. Rustenburg se trouve à 110 km de la capitale, Pretoria, et à environ 180 de Johannesburg. Elle est connue pour ses richesses minières. Le sol de cette région regorge de platine, chrome, granit, même si on ne peut pas omettre son côté agricole. Cependant, force est de reconnaître que c’est dans le secteur des mines que repose l’économie de l’Afrique du Sud, d’où l’importance d’une ville comme Rustenburg. Des centaines de milliers de Sud-Africains y gagnent leur vie. Paradoxalement, malgré toutes ces richesses, l’Afrique du Sud n’est pas à l’abri de la grogne sociale. C’est ainsi que Rustenburg a été dernièrement au cœur d’une sanglante révolte sociale ayant fait entre 50 et 60 morts, dont un certain nombre dans des règlements de compte entre partisans de syndicats rivaux. Les principaux acteurs de cette «mutinerie» sont les mineurs, qui ont revendiqué une amélioration de leur situation sociale. Depuis le 10 août dernier, le calme est précaire dans cette ville. A la mine de platine de Marikana, 44 morts ont été recensés. Une bataille entre deux syndicats est à l’origine de la crise. Les mineurs réclament un triplement des salaires. Même si l’ère de l’apartheid est révolue, il n’en demeure pas moins que certains associent l’intervention des services de l’ordre à une forme de racisme qui commence à prendre forme. Les travailleurs, qui passent leurs journées au fin fond des mines, affichent leur frustration vis-à-vis des grosses multinationales sud-africaines et du gouvernement, qui tirent les dividendes de leurs souffrances. Il est vrai que la discrimination par rapport à la couleur de la peau a disparu, mais ces gens, pauvres, ressentent qu’un apartheid économique est en train de prendre forme. Ce ne sont plus les méchants blancs contre les noirs, c’est une lutte des classes. Les services de l’ordre ont très mal géré la situation en tirant à balles réelles et même si le Président Jacob Zuma a demandé une commission d’enquête, la tension reste palpable, aussi bien à Rustenburg que dans d’autres villes de l’Afrique du Sud.