Produire proprement, durablement et dans le respect du bien-être des personnes est cet autre défi que les experts recommandent parallèlement à l’effort d’intégration régionale sous le label du développement d’une économie verte.
Les participants réunis à Rabat (Maroc) par le bureau de l’Afrique du nord de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) se sont relayé dans un débat certes académique mais riche en propositions devant aider à l’élaboration des politiques nationales des pays concernés élargies à l’échelle régionale. Cela va de la formation, au management en passant par les différentes passerelles comme la relation entreprise-université un round up de la question riche en propositions comme d’ailleurs explicité par la directrice même du Comité intergouvernemental des Experts (CIE) qui a précisé qu’il est « illusoire voire même dangereux de prétendre penser des plans d’action », défendant une approche qui se veut « une force de proposition ».
De comment opérer la transformation en passant d’une économie polluante à une économie verte, l’approche développée a été aussi soutenue par des exemples réussis. Bien sûr les experts ont saisi d’emblée le volet transition pour converger sur la nécessité de ne pas attendre que les choses aillent mieux pour se lancer dans cette entreprise mais mener une bataille sur deux fronts à savoir consolider l’économie de la région et jeter les bases d’une économie durable et qualitativement meilleure eu égard aux besoins de développement des économies de la région et du continent en général diversement avancées.
A l’instar des pays africain, l’économie verte en Algérie est perçue comme un axe de développement susceptible de contribuer à la diversification de l’économie et à la création d’emplois. Dans un contexte de faible contribution de l’industrie à la croissance économique, un investissement accru dans les filiales de l’économie verte, à savoir les énergies renouvelables; gestions des eaux et des déchets et les services liés à l’environnement, pourrait améliorer le taux d’intégration industrielle et promouvoir le développement local dans une approche de rééquilibrage des territoires.
L’économie verte est également porteuse de progrès technologique; élément fondamental pour l’amélioration de la compétitive des PME-PMI encore trop peu ouvertes aux innovations et à la prise en compte de la durabilité environnementale. Pour cela un rapport de la CEA suggère que l’Etat doit renforcer et élargir l’accès aux PME aux mesures de soutien et de mise à niveau afin d’améliorer le climat des affaires et renforcer la sécurité énergétique, protéger l’environnement, développer des filières vertes et promouvoir les territoires. Ces initiatives, selon le même rapport, doivent être consolidées et mieux articulées dans le cadre d’une stratégie nationale de promotion de l’économie verte qui favorise des modes de production et de consommation durables tout en contribuant à la création de la richesse et d’emploi.
Les recommandations
A l’issue des travaux de la 30ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts de trois jours, les experts recommandent une série de propositions, à savoir la sensibilisation et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs innovants en appuyant la création des incubateurs et des technos-parcs et encourager les jeunes entreprises innovantes à intégrer les organisations professionnelles dans leur création.
Les experts plaident également pour la sensibilisation des ressources humaines des PME et développer leurs capacités de gestion de l’innovation verte ainsi que la création de la synergie entre les universités, les centres de recherche et les entreprises pour adapter l’offre de la formation aux besoins des industriels et du secteur privé et mieux accompagner les changements technologiques.
Enfin, ils recommandent la mise en place d’un réseau de plateformes de partage d’informations et d’expertises existant aux niveaux national et régional en matière d’éco-innovation et promouvoir le partage des connaissances aux niveaux national, régional et international. La CEA pour sa part s’engage en outre à accompagner les Etats membres avec un plan d’action régional pour la promotion de l’innovation verte. Pour rappel, plusieurs institutions régionales et internationales ont pris part aux travaux du CIE comme l’UNESCO, FAO, BIT, l’OMC, le PNUD et l’UMA ainsi que des associations et des représentants diplomatiques.
De notre envoyée spéciale au Maroc (Rabat) Nassima Benarab