La Banque mondiale a loué dans son rapport, rendu public hier, les résultats obtenus par les pays nord-africains et du Moyen-Orient (Mena). Elle invite les opérateurs privés et publics de faire plus et mieux en matière de réformes et d’engagement.
Selon les analyses portées dans ce rapport, en moyenne 40 millions de postes d’emplois devront être créés durant la prochaine décennie afin de répondre à la demande d’une population active jeune et de plus en plus éduquée cherchant «des opportunités pour utiliser ses compétences et créativité».
Le rapport élaboré par des experts pour la région du Mena (Middle East and North Africa) se veut être un message aux acteurs de la vie économique (privée et publique) concernés par le défi de l’emploi. En bref, le message encourage les opérateurs en question à redoubler d’effort afin d’accélérer leurs reformes tout en admettant que ces derniers ont déjà fait énormément de progrès.
«L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient s’étant désengagés au cours des trois dernières décennies du modèle d’une croissance tirée par l’Etat, il est clair que les emplois à créer devront l’être par le privé»,
a noté le rapport qui souligne au passage que «l’importance du privé et son rôle prépondérant dans les économies des pays de cette région ayant connu une croissance forte sur de longues périodes. Il pourrait même, en devenant plus dynamique, contribuer à une intégration économique accrue de la région».
La Banque mondiale s’interroge : «Le privé sera-t-il capable d’être le moteur de la croissance économique ?» Sur la question, les avis divergent et convergent à la fois. Mais il convient de dire qu’«une partie de la responsabilité incombe aux privés activant au sein de plusieurs pays».
Il est démontré dans le rapport que «dans plusieurs pays, le secteur privé dominant – privilégié par les politiques passées et les distorsions restantes – est rarement un agent du changement, et tend à défendre le statu quo».
Selon l’étude en question, le privé n’a pas été, dans certains autres pays de la région Mena, «une voix forte et unifiée pour les réformes», à la différence des «chercheurs de rente qui se sont plus fait entendre dans la promotion de la protection et du statu quo».
La Banque mondiale suggère pour la région Mena «l’émergence de nouvelles potentialités», de «nouvelles générations d’entrepreneurs, plus ouverts à la compétition, aux exportations et à l’innovation qui auraient besoin d’exprimer leurs intérêts de manière plus visible».
D. Mentouri