Elle a enregistré un déficit de 28 Milliards DA en 2012,Sonelgaz dans le rouge!

Elle a enregistré un déficit de 28 Milliards DA en 2012,Sonelgaz dans le rouge!

Nourdine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz

Selon son P-DG, l’entreprise nationale de gaz et d’électricité est surendettée mais continue d’emprunter de l’argent auprès des banques (1000 milliards de DA en 2012 et devra encore emprunter 850 milliards DA) pour assurer son développement.

Ce n’est pas encore la banqueroute, mais la santé financière de Sonelgaz est au plus mal. La Société nationale de l’électricité et du gaz a enregistré un déficit de 28 milliards DA en 2012. Ce sont les chiffres alarmants donnés, hier, par son P-DG, Nourdine Bouterfa, sur les ondes de la chaîne III où il était l’invité de la rédaction. «Elle a contracté un crédit de 1000 milliards de DA en 2012 et devra encore emprunter 850 milliards DA», souligne M.Bouterfa dont l’intonation de la voix n’a rien de rassurant. «Même si on a beaucoup d’argent en instance, plus 70 milliards de dinars non encore récupérés, on est loin des besoins», avoue t-il. «Rien que le plan d’urgence d’investissement pour l’année 2013 est de l’ordre de 95 milliards de dinars d’investissement», ajoute t-il. «Notre chiffre d’affaires pour 2012 est de 210 milliards de dinars mais on a investi près de 235 milliards de dinars pour la même période», indique t-il en précisant que ce chiffre d’affaires est en valeur absolue, c’est-à-dire sans les charges. «C’est des chiffres qui donnent le tournis», rétorque t-il, pour caricaturer ce «gouffre» où est plongée son entreprise. Malgré ce lourd déficit, Sonelgaz continue d’emprunter de l’argent auprès des banques pour assurer son développement.

Selon son P-DG, l’emprunt reste l’unique solution pour le financement des investissements. «Il n’y a pas d’autres solutions aujourd’hui, ou alors l’autre solution est l’augmentation des tarifs. Mais pour l’instant, elle n’est pas à l’ordre du jour, donc on l’écarte comme hypothèse de travail», a-t-il attesté d’une voix désemparée. «Il y a un plan d’investissement, le pays a besoin d’infrastructure, tant que le pays a de l’argent ça va marcher comme cela, car il choisit cette voix d’investissement. Il parie en l’avenir», atteste t-il.

Sonelgaz est donc dans le rouge. Même si son P-DG rassure qu’elle n’est pas encore en faillite. «Nous empruntons avec les garanties du Trésor.

Le risque nous le donnons au Trésor qui donne la garantie aux banques. On verra après si le Trésor est capable de rembourser les banques», soutient t-il pour expliquer que tant que le Trésor public a de l’argent, Sonelgaz est encore à l’abri. Mais jusqu’à quand? «Jusqu’à l’épuisement de nos ressources financières», réplique M.Bouterfa. Est-ce la solution? «Oui, pour trouver les capitaux qui permettent d’alimenter le pays en électricité», répond t-il. «Sinon, il faut changer les règles du jeu. On a trois solutions dans ce cas là: augmenter les tarifs, l’ouverture du capital de l’entreprise ou recourir aux subventions de l’Etat», atteste t-il, non sans préciser qu’il y a forcément un rendez-vous avec l’augmentation des tarifs. «Quand? Je ne le sais pas», soutient-il en rappelant le fort coût du plan d’investissement de l’horizon 2020 qui est de 40 milliards d’euros. Lors de son intervention à la chaîne III, Nourdine Bouterfa a aussi déploré l’absence de rationalisation énergétique. Même si elle a été faite avec des «pincettes», cette intervention de Nourdine Bouterfa aura permis de montrer la réalité de l’entreprise et de sa gestion. Une gestion qu’il faudra vite changer, si on ne veut pas que Sonelgaz se retrouve dans le noir…

Bouterfa promet un été serein

Sonelgaz ne veut plus revivre le remake de l’été dernier qui avait failli plonger le pays dans des émeutes de l’électricité. Pour cela, un plan d’urgence a été mis en place en à peine neuf mois. «Ce plan nous a permis d’augmenter ses capacités de production de 25% par rapport à 2012», a révélé, hier, son P-DG, Nourdine Bouterfa, sur les ondes de la Chaîne III où il était l’invité de la rédaction. «Nous avons développé un programme de production pour mettre en service près de 2000 mégawatts de capacités nouvelles. Nous avons récupéré plus de 800 mégawatts qui étaient en entretien pour le réseau du Nord et rajouté une capacité supplémentaire de 250 mégawatts sur les réseaux du Sud», assure M.Bouterfa. «Nous avons pu satisfaire près de 9 500 mégawatts l’été dernier. Cet été, nous aurons plus de 12.000 mégawatts de disponibles, soit plus de 25% des capacités supplémentaires», a t-il ajouté.