Elle a de nombreux atouts, mais beaucoup de problèmes ,Boumerdès : la ville qui peine à décoller

Elle a de nombreux atouts, mais beaucoup de problèmes ,Boumerdès : la ville qui peine à décoller

A 45 km à l’est d’Alger, Boumerdès est considérée comme l’une des destinations les plus prisées de la majorité des touristes du centre du pays en été.

Ils y étaient quelque douze millions la saison passée. Le charme de son littoral est irrésistible. Comme chacun sait, un certain 21 mai 2003, cette ville est frappée par un violent séisme ayant réduit à néant la totalité des infrastructures de base du chef-lieu de la wilaya, mais aussi sa périphérie. La secousse était tellement forte que même Alger et Tizi Ouzou ont été ébranlées. Les Boumerdessis s’en souviennent comme si cela datait d’hier. Ils en gardent des souvenirs douloureux et indélébiles. Chose légitime d’autant que ce jour-là, beaucoup d’entre eux ont perdu un membre de sa famille, un voisin ou une simple connaissance. Près de dix ans après, la ville reprend peu à peu son activité mais surtout son charme d’antan. Presque tout a été rebâti. Beaucoup de bâtiments d’administrations, particulièrement, ont certes changé d’adresses, mais le nouveau visage que s’est offert la ville est assez agréable. En attestent les tours érigées un peu partout, les trottoirs refaits à neuf mais aussi les boutiques qui créent une animation quotidienne. Difficile de panser les blessures mais chacun s’adonne à ses préoccupations quotidiennes et l’on pourrait presque croire que l’horreur n’est pas passée par là, n’étaient les chalets éparpillés ici et là, qui rappellent la date fatidique. Dans cette wilaya aux 100 km de littoral, éblouissante et fascinante, la grande bleue rime avec une nature authentique et l’hospitalité des habitants n’est plus à raconter. En témoignent les nombreux instituts de l’enseignement supérieur qui accueillant à chaque rentrée universitaire, des milliers d’étudiants venus des quatre coins de l’Algérie. Bon nombre d’entre eux, passés déjà par là, n’hésitent aucunement à y revenir quand le temps le permet. Une véritable histoire d’amour. Difficile de ne pas aimer une telle ville. Mais ne dit-on pas que tout ce qui brille n’est pas or ? Le chef-lieu de la wilaya fait en effet face à de multiples contradictions mais aussi de manquements. Ni l’emplacement géographique de cette même ville ni encore moins les promesses faites de par les responsables ne lui ont épargné un sort pas du tout reluisant. Boumerdès reste une ville complètement livrée à elle-même. «Ses maux» ont souvent fait les unes de la presse nationale. En vain : pour des raisons inexpliquées, l’ont commence à ignorer des revendications, pourtant légitimes des citoyens.

F.H