Elle a achevé sa visite dans la soirée d’avant-hier à Alger,Le monde virtuel d’Hillary Clinton

Elle a achevé sa visite dans la soirée d’avant-hier à Alger,Le monde virtuel d’Hillary Clinton

Mme Clinton aura le mérite d’avoir inventé le e-diplomatie

Dans les propos de Mme Clinton, c’est toute la stratégie américaine du redéploiement dans le monde qui se décline.



Chez la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, les réseaux sociaux ne sont ni une obsession, ni une fable des temps modernes. Dans la nouvelle ère qui commence, les nouveaux médias sont essentiels dans la stratégie américaine. A l’instar du président Obama, ce monde-là n’est pas une terre inconnue. A la pointe des nouveaux médias, Mme Clinton aura le mérite d’avoir inventé le e-diplomatie. Et ce n’est pas un hasard si parmi les invités de la société civile, qu’elle a reçus à Alger, figuraient surtout des jeunes dont des lycéens. Nombreux étaient les observateurs à se demander d’où est sortie cette société civile totalement inconnue dans l’ancien répertoire. Celui des ONG, des organisme de la défense des droits de l’homme et autres associations qui ont pignon sur rue jusque-là. C’est une manière pour la secrétaire d’Etat américaine de souligner que la mise en place est aussi un signe fort en direction de l’Algérie comme pour tous les autres pays du Maghreb. Le projet n’est pas nouveau.

Depuis l’investiture du président Obama, le monde a assisté à des changements notables dans la politique étrangère des États-Unis, à commencer par le désengagement américain en Irak et l’éruption des révoltes arabes. Et dans ce contexte aussi la secrétaire d’Etat américaine s’est inscrite dans la perspective des 50 années à venir lors de sa brève déclaration à Alger. «L’Algérie, qui fête ses 50 années d’indépendance, doit occuper la place qui lui sied pour les 50 années à venir, avec un programme de développement en faveur de la société», a-t-elle dit à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Alger Pour Mme Clinton, les Etats-Unis doivent soutenir ce programme de développement qui «privilégie le dialogue entre le gouvernement, la société civile et le monde de l’économie». Elle a indiqué que les Etats-Unis sont partenaires dans le dialogue avec le gouvernement, le secteur économique et la société civile pour «observer les changements et les progrès réalisés». «Nous sommes au XXIe siècle et je conçois la société comme un tabouret à 3 pieds ou 3 piliers», a-t-elle ajouté, expliquant que le premier pilier représente le gouvernement qui est «responsable», qui «rend des comptes et crée des opportunités pour la population».

Le secteur économique privé est le 2e pilier, selon la secrétaire d’Etat américaine, qui «doit être dynamique et ouvert sur le monde afin de créer des opportunités et de l’emploi». La société civile représente le 3e pilier qui travaille, a-t-elle précisé, «sans relâche» pour «améliorer les conditions de vie de ses concitoyens». Mme Clinton a indiqué, en outre, qu’elle séjourne en Algérie pour des «consultations» avec les membres du gouvernement. Dans ses propos, Hillary Clinton indique l’approche que se fait du monde l’administration Obama.

Sous le gouvernement de ce dernier, les États-Unis continuent de soutenir la promotion de la liberté et de la démocratie dans le monde. Cela ne se fait pas sans stratégie. Il y a une réelle volonté de laisser aux mouvements contestataires une action autonome au lieu d’essayer d’imposer des résultats. Cette conception a guidé la réponse des États-Unis tant face aux récents soulèvements dans le Monde arabe que vis-à-vis de l’évolution des événements dans divers pays, dont la Côte d’Ivoire, le Soudan du Sud etc. Sur un autre plan, les Américains ne ferment pas l’oeil sur l’aspect sécuritaire qui, à leur yeux, est capital. Ce dossier a eu droit à un grand chapitre, lors de la visite de Mme Clinton à Alger. Surtout que les interlocuteurs algériens apparaissent comme une pièce centrale dans le cadre du nouveau reploiement américain. Un reploiement qui se décline comme suit: la guerre mondiale contre le terrorisme a été transformée et aujourd’hui, c’est Al Qaîda.

Dans cette guerre, les Américains constituent la tête de pont mais ils ont besoin de partenaires expérimentés et aguerris dont l’Algérie.

Le retrait des forces américaines, pour l’heure déployées en Afghanistan, permettra aux États-Unis de se concentrer davantage sur ce groupe terroriste et ceux qui y sont affiliés en Somalie, au Yémen et plus particulièrement dans la région du Sahel. Une nouvelle approche, un nouveau reploiement. Il n’est pas que virtuel le monde de Mme Clinton.