L’ancienne ministre de justice et actuelle député de Seine-Saint-Denis a assuré lors de l’entretien à El Khabar que le parti socialiste auquel elle appartient donnera une certaine priorité aux quartiers populaires dans lesquels vivent les arabes, considérant que l’affaire Merah n’aura pas d’influence sur les priorité de la campagne électorale, et reconnu dans un autre contexte que la colonisation française en Algérie était condamnable par principe et que certains agissements étaient absolument condamnables.
Le candidat PS aux présidentielles, François Hollande a-t-il une vision sur une nouvelle politique d’intégration des immigrés particulièrement des arabes dans la société française ?
Assurément il ya beaucoup de choses que nous devons faire, la situation n’est pas satisfaisante, et étant donné mon poste de député de « Seine-Saint-Denis » j’ai noté qu’ils vivaient dans des ghettos, et que 40 à 50% des jeunes souffrent du chômage. Je pense qu’il faut que nous fassions de gros efforts pour réhabiliter ces quartiers populaires, qui souffrent de l’insécurité et du trafic de drogue. Toute personne a sa place dans la société, toutes les personnes qui vivent, leurs enfants scolarisés ont les mêmes chances. François Hollande a donné dans cette campagne électorale la priorité aux villes et quartiers populaires, en donnant des moyens supplémentaires à l’école, ainsi que l’emploi de plus de 60 mille enseignants, il y a donc une volonté de fournir des efforts particuliers pour nos villes et nos quartiers populaires.
Quel impact a eu « l’affaire Merah » sur la campagne électorale française et les chances du candidat ?
Je ne pense qu’elle ait eu un impact même si elle a été un choc terrible et tragique, mais en fin de compte les musulmans, les juifs et toutes les communautés religieuses en France sont unis dans la lutte antiterroriste, c’est un cas exceptionnel auquel il ne faut pas donner une importance disproportionnée. Parce qu’elle ne fait assurément par partie des préoccupations quotidiennes des gens, qui sont les problèmes d’emploi, de cherté de la vie et des problèmes de santé et de sécurité. C’est pour cela que la campagne va se concentrer sur les sujets qui concernent la vie quotidienne des français.
Est-il temps d’écrire l’histoire commune de l’Algérie et de la France avec plus d’objectivité ?
Je pense que c’est une histoire douloureuse pour l’Algérie et la France mais il faut que nous ayons confiance en les historiens, les sociologues et la société civile des deux cotés, pour ouvrir un débat et parvenir à enregistrer les témoignages qui sont assurément différents, ce qu’ont fait beaucoup de personnes. Benjamin Stora a par exemple des choses importantes sur le sujet, il y a le devoir de l’histoire et le devoir de mémoire, qu’il est nécessaire de faire, je suis en même temps convaincu qu’il faut dépasser cette histoire douloureuse. Nous allons essayer français et algériens de regarder vers l’avenir et que nous employions à bâtir un avenir commun. Je pense que cela est possible, en constituant un réseau de relations humaines, historiques, de proximité géographique et tout ce que nous partageons comme la culture. Beaucoup d’algériens parlent français et il y a beaucoup de français né en France d’origine algérienne, si nous regardons ensemble vers notre avenir je pense que nous pourrons parler de notre passé douloureux sans rancœur.
Le jour ou la France s’excusera auprès du peuple algérien pour son passé colonial viendra-t-il ?
Il faut que nous arrivions à nommer les choses improbables et douloureuses, et il faut en même temps que nous regardions vers l’avenir, la colonisation est inacceptable, et est condamnable par principe et pour les agissements qui sont également survenus. Mais l’important est que nous regardions notre histoire, que nous en débattions, que nous nous entretenions et que nous enregistrions les témoignages qui seront nécessairement différents, parce que toute personne à sa propre vision des choses. Mais il y a une condamnation absolue de certains agissements durant cette période.
Quel est la vision de François Hollande sur la manière de développer les relations avec l’Algérie dans ou il remporte les élections ?
François Hollande est très lié à l’Algérie, il y a vécu un moment lorsqu’il était étudiant, il s’est également beaucoup rendu, et je pense que l’Algérie sera un des premiers pays ou il se rendra après sa victoire.