Élimination sans gloire de l’ES Sétif du «Mundialito», Un mal pour un bien

Élimination sans gloire de l’ES Sétif du «Mundialito», Un mal pour un bien

Les ambitions étaient grandes, mais elles se sont avérées démesurées. L’ES Sétif n’aura pas vraiment marqué ce qui représentait la première participation algérienne au Mondial des clubs. Après les rêves, vient le temps des regrets. Le regret de ne pas avoir joué. D’avoir manqué un rendez-vous tant attendu et failli à prendre le dessus sur une formation d’Auckland City aussi surprenante que respectueuse, mais que les Sétifiens n’auront pas assez respectée.

L’échec était cuisant et le «Wiffak» méconnaissable! «Je n’ai pas reconnu mon équipe. Franchement, c’est une grosse déception, car nous n’avons rien montré dans ce match, alors que nous avions beaucoup misé sur cette compétition pour rester dans la dynamique de nos succès dans la Ligue des champions», a déclaré le président de l’Entente, Hassan Hammar à l’issue de la défaite. À en oublier les ABC du football même, avec une prestation très terne.



On pourrait penser que les Algériens étaient tétanisés par l’enjeu. Qu’ils n’avaient pas l’expérience requise pour réussir l’entame dans ce type de compétitions, mais le team des Hauts-Plateaux s’est surtout fait surprendre par un adversaire sérieux et discipliné sur tous les plans. À vrai dire, on pourrait croire aussi que ce rendez-vous n’était probablement pas inscrit dans le calendrier du club de Aïn El-Fouara qui ne s’imaginait peut-être pas aller au bout de la campagne africaine dans un premier temps et prendre par à la Coupe du Monde des clubs.

Peu rigoureux, trop imprécis, les Ententistes ont quitté le «Mundialito» par la petite porte alors qu’ils n’avaient pas caché leur intention d’«aller le plus loin possible» dans le tournoi marocain. Peut-être que Sofiane Khedaïria et ses camarades se sont trop vite projetés sur une demi-finale qui leur semblait promise vu la peu prestigieuse carte de visite de l’adversaire néo-zélandais. Cette désillusion est venue nous rappeler que rien n’est gagné d’avance dans ce jeu qui est le football.

Un «game» qui n’obéit à aucune logique et ne respecte aucune vérité exceptée celle du rectangle vert. Même les bookmakers ont donné le représentant africain grand favori de la partie avec une cote estimé à 1.50 contre 7.10 pour les «Kiwis» qui auront réussi à démentir tous les pronostics et s’offrir la première demi-finale en 6 participations à l’épreuve internationale. Une déconvenue que beaucoup n’ont pas vue venir, y compris les joueurs de Kheir-Eddine Madoui qui ont versé dans un optimisme excessif. Une attitude qui vient nous rappeler celle des joueurs de l’EN après leur brillante qualification pour la CAN-2015.

Quand on est sur un nuage, on se croit souvent intouchable et c’est l’erreur à ne pas commettre. Ce revers subi par le détenteur de la Champion’s League africaine et un pique qui intervient au bon moment pour contenir certaines prétentions et tempérer les ardeurs chez quelques personnes. Faire baisser le ton chez certains qui ont crié sur tous les toits que la balle ronde nationale est en bonne santé.

Les carences ont été encore une fois démasquées et c’est tant mieux. Quand on perd devant une équipe créée en 2004 dans un pays, ou plutôt une île, où le ballon ovale (rugby) est plus populaire que le rond (football), il n’y a pas de quoi faire les fiers. Ce qui est certain, c’est que le travail et l’investissement, de qualité bien sûr, finit toujours par payer peu importe le vécu ou la longévité. Le «jeu à onze» algérien l’a appris, encore une fois et malheureusement, à ses dépens.

Un avertissement valable aussi pour les Verts qui s’apprêtent à disputer la CAN-2015. Partir favori ne garantit rien. Surtout pas le trône continental que lorgnent les protégés de Gourcuff. Croire en ses chances c’est bien. Montrer le mérite c’est mieux.

M. T.