La gestion des déchets industriels en Algérie est un problème d’environnement et de santé humaine de plus en plus compliqué. A cet effet, la problématique des déchets dangereux en milieu industriel était au centre d’une journée d’information qui s’est tenue hier à l’hôtel Hilton d’Alger.
Cette rencontre a été organisée par la Société algérienne Standard Chemical Company (SCC), en collaboration avec les entreprises Sita France, Sita Belgique et MBM Energie pôle, Spécialisées dans la gestion des déchets dangereux générés par l’industrie. Le représentant de Sita décontamination, a indiqué lors de sa communication sur le développement de la problématique des polychlorobiphényles (PCB), que l’Algérie qui a ratifié la convention de Stockholm, interdit la production, l’importation, l’installation de tout les équipements qui contiennent des huiles à base de PCB, et les matériaux contaminés par ce produits. Concernant le traitement de déchets dangereux et la décontaminions des matériaux notamment le PCB, Cet expert belge a indiqué que c’est une opération qui prend « beaucoup de temps, puisque pour avoir une autorisation de traitement, il faudrait d’abords convaincre les partenaires, faire des études approfondies, et persuader les voisins, ce qui retarde souvent, a-t-il dit, la mise en œuvre du projet ». De son côté le directeur de SCC, M. Aissa Athaminy, a estimé qu’il est très difficile d’implanter des sites pour la décontamination et le traitement de déchets dangereux, qui est, selon lui, « une opération très compliquée, et qui demande de l’expertise, des moyens techniques, et d’importantes sources financières ». Par ailleurs, les intervenants se sont penchés, sur la sensibilisation de tous les détenteurs de ces déchets sur les normes de sécurité, de protection des travailleurs et des sites et sur les dommages que ces matières dangereuses peuvent causer à la santé humaine et à l’environnement. Ils ont également passés en revue et discutés les dispositions légales relatives aux déchets dangereux.
Il faut rappeler que les déchets industriels entassés et non traités dépassent actuellement le niveau de 2.5 millions de tonnes, dont plus de 15.000 tonnes de produits pharmaceutiques avariés. En effet, l’Agence nationale de balayage des décharges de déchets spéciaux a recensé dans ses rapports, plus de 1.1 million de tonnes de déchets dans les régions Est, plus de 378.000 dans les régions du Centre et plus de 500.000 dans les régions de l’Ouest. Elle a également noté que les stocks de l’Algérie sont composés d’énormes quantités d’amiante, de produits pharmaceutiques et de médicaments périmés, en plus des insecticides. Le bilan aurait pu être plus important n’eusse été le Plan national de gestion de déchets privés adopté par le ministère de l’Environnement depuis l’année 2002, et la réalisation d’un centre de recyclage d’une valeur dépassant 10.5 millions de dollars. Les statistiques disponibles au niveau de l’organisme national de ramassage de déchets privés, les déchets industriels constituent un réel danger qui doit être traité dans les plus brefs délais à cause de l’absence de mécanismes efficaces dans les domaines de récupération, de recyclage et d’élimination des déchets, notamment « l’amiante », matière cancérigène. Les wilayas d’Alger, d’Annaba, d’Oran, de Skikda, de Béjaïa, de Tlemcen et Bordj Bou-Arréridj produisent l’équivalent de 282.800 tonnes par année, alors que les régions de l’Est sont celles qui produisent le plus de déchets normaux avec 145.000 tonnes par an contre 77.000 tonnes pour la région Centre.
Salima Ettouahria