Elimination des déchets hospitaliers: Une nouvelle technologie exposée

Elimination des déchets hospitaliers: Une nouvelle technologie exposée

b1 (1).jpgLongtemps décriée, l’incinération des déchets hospitaliers continue d’être utilisée en Algérie, malgré les appels incessants des professionnels de la santé qui tirent depuis quelques années la sonnette d’alarme sur ce procédé désuet.

Les pouvoirs publics, ministères de tutelle et décideurs de haut niveau, sont destinataires régulièrement de pétitions de la part des professionnels de la santé et autres associations de protection des consommateurs, en vue d’attirer leur attention sur les dangers réels de l’incinération des déchets hospitaliers.

Dans ce cadre, et en vue de présenter une nouvelle technologie dans le traitement des déchets infectieux, le docteur ès sciences Richard Catérini, directeur scientifique et technique d’une importante société basée en France, Vitalenergyeurope, a animé une rencontre, avant-hier, à l’hôtel Royal, en présence des professionnels de la santé et de quelques opérateurs économiques.

Le principe de base de cette technologie est simple et part d’une idée de réduction des coûts de traitement des déchets hospitaliers tout en respectant l’environnement.

La technique repose sur l’utilisation de la composante électrique d’un champ électromagnétique, pour agiter la matière au sein d’un amas de déchets.

Il en résulte une perturbation qui entraîne une augmentation de la température complètement incompatible à la vie des bactéries -même des plus tenaces- qui infectent les matériaux en question.

L’utilisation d’un cylindre tournant assure l’élimination radicale de l’ensemble des agents pathogènes dans la cavité. Aussi bien dans une ambiance sèche ou humide, les tests menés sur la bactérie Bacillus atrophaeus particulièrement résistante sous forme de spore aux températures extrêmes, montrent que la bactérie a été parfaitement neutralisée.

Les résultats de ces tests in vivo, montrent bien que la technologie appliquée pour inactiver les déchets infectés est totalement efficace. Aussi, les déchets infectés, après traitement, peuvent être considérés comme de simples déchets ménagers, et suivre un traitement non spécialisé aux déchets infectés.

Il est à souligner que les professionnels de la santé sont revenus à la charge encore une fois et saisissent les ministères de la Santé et de l’Environnement et même le président de la République, ces derniers temps à Sétif.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle mobilisation est observée dans cette région, car un SOS a été déjà lancé par les mêmes acteurs le 21 décembre 2010. Un SOS adressé au Premier ministre, aux ministères de tutelles avec une copie au président de la République.

Dans cette correspondance, le ton est clair et on peut y lire: «Nos hôpitaux sont exposés, depuis de nombreuses années, aux rejets atmosphériques de l’activité des incinérateurs installés au sein même de nos établissements de santé.

Ces incinérateurs empoisonnent l’air, le sol, avec des polluants persistants et mortifères». Pour mémoire, en 2002, les résultats d’une étude de l’OMS menée dans 22 pays en voie de développement, indiquaient que la proportion des établissements de santé qui n’éliminent pas correctement leurs déchets de soins est de 18 à 64%.

L’OMS, qui pointe du doigt les dioxines, les divers polluants aériens toxiques, dégagés par les incinérateurs, préconise d’autres techniques que l’incinération. Aussi, il faut remarquer que ces dernières années, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel a participé à la fermeture de 220 incinérateurs, dont 39 en France.

A. Inès