L’amélioration des taux d’électrification, le développement des énergies renouvelables et le rajeunissement des ressources humaines sont les principaux défis que doit relever les pays africains à moyen terme, a affirmé mardi le président de l’Union des producteurs, transporteurs et distributeurs africains d’électricité (UPDEA), Mohamed Ridha Ben Mosbah.
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la 46e assemblée générale de l’UPDEA qui se déroule à huis clos à Alger, M. Ben Mosbah a reconnu que certains pays du continent, notamment ceux de la région subsaharienne sont loin de pouvoir couvrir tout leur territoire en électricité.
« Ce retard a eu des répercussions négatives sur les efforts de développement économique et social dans ces régions », a indiqué M. Ben Mosbah, également PDG de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG).
Il a, à cet effet, mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions techniques et financières locales pour améliorer l’accès des populations à l’électricité. Dans le même sens, le président de l’UPDEA a estimé que l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques nationaux pourrait être envisagée comme une solution pratique à la problématique d’électrification, du fait que le continent africain présente d’importantes potentialités en matière de développement des énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien et le géothermique.

« Les programmes engagés par les pays de l’Afrique du Nord en la matière, notamment l’Algérie et la Tunisie, sont un bon exemple à suivre », a-t-il affirmé sur ce point.
S’agissant du développement des ressources humaines, M. Ben Mosbah a fait savoir qu’une grande partie des pays africains est aujourd’hui confrontée au risque de « corrosion » de leurs cadres arrivés à la fin de leur carrière professionnelle.
« Pour les 5 prochaines années, au moins la moitié de ces cadres va en retraite, et les autorités nationales sont appelées à reconstituer rapidement leur réservoir de ressources humaines », a-t-il mis en garde.
Dans le même contexte, un projet initié par l’UPDEA et portant sur la mise en place d’un réseau continental de centres d’excellence régionaux pour la formation aux métiers de l’électricité est en cours de mise en œuvre. Une étude sur l’avancement de cette opération devrait être remise en avril 2013, a, par ailleurs, indiqué à l’APS en marge de la rencontre, Stephan Veran, cadre dans un cabinet français chargé de mener cette étude.
« Aucune échéance précise n’a été encore fixée pour la mise en place de ce réseau », a-t-il fait savoir, ajoutant que « tout dépend de l’adaptation des structures de formation propres à chaque pays par rapport aux objectifs fixés à ce réseau ».
La 46e assemblée générale de l’UPDEA a entamé ses travaux sous la présidence de M. Ben Mosbah, président en exercice de l’instance énergétique africaine, en présence de délégués représentant les pays membres ainsi que des institutions régionales et internationales.
L’UPDEA a été créée en 1970 pour promouvoir le développement et l’intégration du secteur électrique en Afrique par l’interconnexion des réseaux électriques, l’échange d’expériences et de savoir-faire.
Cette Union regroupe une cinquantaine de sociétés d’électricité publiques et privées réparties sur 42 pays, ainsi qu’une vingtaine de membres affiliés représentant des sociétés africaines et étrangères spécialisées dans la production de l’électricité.