Le ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables prépare un changement dans les procédures de recouvrement de Sonelgaz, visant à éviter des coupures jugées disproportionnées pour les consommateurs.
Lors de sa visite dans la wilaya de Khenchela, le ministre Mourad Adjal a annoncé que son département travaille sur une directive destinée à limiter les interruptions d’électricité pour les clients ne disposant que d’une seule facture impayée.
« Il n’est pas acceptable qu’un client qui paie ses factures durant toute l’année se voit couper l’électricité pour un simple oubli. On ne peut pas tolérer ce comportement », a martelé le ministre, soulignant toutefois que cette tolérance aurait ses limites. « Si le client dispose de plusieurs factures non payées, dans ce cas, on pourra procéder à la coupure », a-t-il précisé.
Impayés d’électricité : la tolérance a ses limites pour Sonelgaz
Adjal a également rappelé que la mesure ne concernait pas les mauvais payeurs chroniques. « Cela ne veut pas dire que celui qui ne paie pas une dizaine ou une vingtaine de factures échappera à la coupure d’électricité », a-t-il averti, mettant en perspective que vingt factures impayées représentent environ cinq années de consommation.
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Le ministre a mis en avant le contexte tarifaire algérien pour justifier la responsabilisation des consommateurs : « L’Algérie est parmi les rares pays à disposer d’une très faible tarification énergétique ». Selon lui, s’acquitter de ses factures n’est pas seulement une obligation civique, mais conditionne également la capacité de Sonelgaz à investir et à assurer la maintenance du réseau.
Pour faciliter le règlement des factures, plusieurs outils sont désormais à disposition des clients, paiement via l’application BaridiMob et négociation d’échéanciers pour les arriérés importants.
Un poids colossal pour le géant public de l’énergie
Cette décision intervient dans un contexte financier tendu pour Sonelgaz. Les créances impayées ont atteint près de 203 milliards de dinars à la fin du premier semestre 2025, dont 99 milliards DA pour les ménages et clients privés, et 52 milliards DA pour le secteur public.
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Une partie importante de ces dettes concerne non seulement la consommation d’énergie mais également les travaux réalisés pour des partenaires, évalués à 52 milliards DA.Pour récupérer ces sommes, plus de 18.000 dossiers ont été déposés devant la Justice, certains datant de plus de dix ans.
Cependant, le groupe privilégie les solutions amiables, avec des plans de paiement pour les clients en difficulté. La coupure d’électricité ou de gaz reste un ultime recours, lorsque les dettes s’accumulent sur plusieurs années et compromettent les capacités d’investissement de Sonelgaz.
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L’équilibre recherché est délicat, maintenir la confiance et la proximité avec les millions d’abonnés tout en assurant la pérennité financière nécessaire à la modernisation des infrastructures. La directive annoncée par le ministre vise donc à humaniser le recouvrement pour les retards ponctuels, tout en affirmant la responsabilité de tous les consommateurs dans l’intérêt du service public.
