Le 22 octobre prochain, entreront en compétition plusieurs dizaines de cadres et agents intéressés chacun par un des 77 sièges qui constitueront le prochain conseil du comité de participation (CP) au complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba.
Aussitôt installés après la période prévue pour l’étude d’éventuels recours, les élus représentatifs des 5 638 salariés entameront leurs activités. Ils le feront en parallèle de la préparation de l’élection des membres du conseil syndical de l’entreprise prévue pour le mois de novembre prochain.
D’importants challenges attendent l’une et l’autre de ces deux institutions représentatives des travailleurs et partenaires incontournables de l’employeur. Deux institutions qui, en différentes occasions, ont su montrer leur cohésion à l’origine de plusieurs acquis au plan socioprofessionnel.
Acquis également dans le domaine de la réhabilitation de l’outil de production. A l’exemple du plan d’investissement dont les représentants des travailleurs furent de rudes défenseurs. Ce plan d’un montant de 530 millions d’euros insiste sur la priorité à accorder dans la réhabilitation ou le changement d’installations véritablement stratégiques dans la production de l’acier liquide.
Bouraï, le président sortant du CP, et Mourad Daïffalah, secrétaire général par intérim du conseil syndical après l’élection de Smaïn Kouadria à l’APN, avaient réussi à maintenir le cap d’une parfaite entente dans l’approche des revendications de leur base. «Réhabilitation concertée de notre outil de travail dans les 5 années à venir», ne cessaient de répéter les représentants des deux entités syndicales.
Ils étaient même arrivés, quelques mois auparavant, à élaborer une définition commune de stratégies tendant à imposer l’acceptation et le financement du plan d’investissement par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement.
Tout en multipliant les déclarations allant dans le sens de cette acceptation, le syndicalistes titillaient également la sensibilité de leur employeur sur la nécessité de respecter ses engagements en ce qui concerne l’élaboration d’un organigramme pour une réelle maîtrise des salaires et indemnités.
A constater la formidable volonté de la direction générale à aller de l’avant dans sa politique d’investissement, dont le plus important reste l’unité de réduction directe devant amener le complexe à produire 2,4 millions de tonnes d’acier, l’on ne peut pas douter des chances d’ArcelorMittal.
Celle notamment de maintenir le cap d’un ascendant sur le marché de l’acier en Algérie. N’a-t-on pas déjà affirmé que ce marché devrait lui échapper avec la réalisation du 2e complexe sidérurgique à Bellara, dans la wilaya de Jijel. Il est prévu pour produire 5 millions de tonnes/an d’acier.
Dans leur approche du dossier de prise en charge de l’aspect social, les nouveaux membres du comité de participation devront revenir sur l’ancien dossier des oeuvres sociales. Ils pourraient aller jusqu’à approfondir les investigations. Celles relative au patrimoine des oeuvres sociales dont on n’entend plus parler depuis le fameux procès et la condamnation à de fortes peines de prison de 7 syndicalistes.
Ces derniers avaient eu le tort de signer les yeux fermés des documents sur l’octroi de dons ou sur des dépenses portant sur des acquisitions imaginaires ou n’ayant jamais été réceptionnées, à l’image du dossier LG portant sur l’achat d’équipements électroménagers au profit de travailleurs dont on n’a trouvé aucune trace.
C’est dire que la mission qui attend les nouveaux élus, que ce soit ceux du comité de participation ou ceux du conseil syndical, ne sera pas de tout repos. Les adversaires du retour à la normale de la situation sont contre toute idée de voir tourner normalement la machine de production.
Et ils n’ont pas lâché prise. Dans le lot, il y a les exclus à l’origine d’un grand nombre de perturbations dans et en dehors du complexe sidérurgique. A ce niveau, ont commencé les grandes manoeuvres pour le choix de candidats à même de permettre à ces exclus de reconquérir le terrain perdu devant la vigilance de vieux routiers du syndicalisme.
Ces manoeuvres ont déjà pris un tout autre rythme avec l’imminence de l’élaboration des listes des candidats issus de 19 ateliers desquels seront issus les 77 élus qui auront la mission de veiller à une mise en application rigoureuse du plan d’investissement. Les manipulateurs sont nombreux à être aux aguets. Les hésitations et les reculades qui se multiplient déjà sont annonciatrices de changements dans l’exécution de ce plan.
De la banque aux compagnies d’assurance en passant par les fournisseurs et les entreprises de réalisation, les flux de données des expertises vont prendre une importance capitale dans les prochains mois. Ils ne peuvent laisser indifférents ni les classiques «poseurs de tuyaux», «administrations publiques» ni les producteurs d’installations de production sidérurgique et encore moins d’anciens syndicalistes revanchards.