Des travaux lancés à la hâte pour masquer les lacunes d’une gestion «profitable aux élus»
Après un mandat de fourchettes et de cuillères, une campagne en guerre de casseroles.
A travers les communes, les tractations en vue des élections municipales du 29 novembre prochain ont déjà commencé. Selon des bribes d’informations qui filtrent des cellules installées et commissions de choix de candidatures, la campagne risque d’être très rude. Les sections sont en train d’affûter leurs armes pour abattre les adversaires. En fait, sur le terrain, il est visible que la campagne sera axée sur les points faibles des élus des assemblées actuelles.
Beaucoup de promesses n’ont pas été tenues. Mais, il semblerait que les nouveaux prétendants préparent des attaques sur des points noirs de la gestion et des méthodes peu orthodoxes par lesquelles beaucoup de maires se sont fait élire. Des promesses de logements ruraux, de postes de travail ainsi que des facilités en matière de soumissions aux projets. En fait après s’être fait élire en usant de fourchettes et de cuillères, il va devoir se défendre face aux casseroles. Dans certaines sections communales, la lutte s’annonce acharnée. Les élus qui se représentent sont attendus sur plusieurs fronts. Beaucoup de témoignages convergent vers l’utilisation de dossiers liés à la corruption qui auraient émaillé la gestion du précédent mandat. «Oui, en effet, nous allons dévoiler beaucoup de dossiers aux populations sur la gestion de l’actuelle assemblée. Il y va de notre crédibilité», promet un militant actif sur le terrain. «Les manoeuvres de l’ancienne équipes seront démasqués. Ils ont berné les électeurs avec des promesses», ajoute un autre rencontré dans un bureau d’un parti. En effet, la campagne qui s’approche dévoilera deux points saillants. En premier lieu, les affaires louches qui auraient émaillé la gestion des communes seraient le cheval de bataille de beaucoup de prétendants. En second lieu, les candidats qui s’apprêtent à affronter le verdict des urnes mesureront sur ce point précis leur degré de crédibilité. «Certains maires se sont fait élire en promettant des postes de travail aux jeunes alors que ce n’est pas du tout moral», raconte un vieil homme qui dit ne plus vouloir se mêler de politique.
«Utiliser la naïveté des gens est immoral. Faire croire qu’une aide au logement rural offert par l’Etat et un don d’un maire est une contre-vérité qui va poursuivre certains comme des cauchemars durant toute leur vie» ajoute-t-il avec dépit.
Sur un autre registre, les prochaines élections locales se jouent sur d’autres terrains. Les tribus, les familles, les corporations, l’argent… constituent des points d’appui à la bataille des voix. «Oui, je voterai pour le candidat issu de mon village. J’ai vu l’autre qui a tout donné aux siens. Du bitume, de l’eau, de l’assainissement et autres» affirme Saïd, un villageois qui attend avec impatience l’échéance. «Et ce ne sont pas ces travaux lancés maintenant à la hâte qui vont me faire changer d’avis» conclut-il.