Elections locales : Qu’est ce qui fait courir les candidats ?

Elections locales : Qu’est ce qui fait courir les candidats ?

Simple rendez-vous de parachèvement institutionnel, les élections pour les locales ne semblent plus intéresser grand monde. Pourtant, l’engouement est bien ailleurs. Il est chez les partis qui misent sur ces échéances, vidées de leur sens par la nouvelle loi sur la Commune qui déleste l’élu du peu des prérogatives qui lui restaient. Ce n’est pourtant pas cela qui va refroidir les ardeurs des prétendants à la magistrature de la Ville qui continuent de se bousculer pour figurer sur une liste. Chez les islamistes autant que chez les démocrates et les nationalistes, les fameuses listes suscitent des animosités et des antagonismes qui vont jusqu’à des joutes. Mais qu’est ce qui fait donc courir ces candidats ? L’argent, penserait-on. Tout le monde sait que les salaires pour ceux n’exerçant pas une activité lucrative ou primes pour les salariés ne représentent que très peu de chose aux yeux des futurs élus en comparaison à tous les privilèges que pourrait permettre un tel titre de « maire »  ou de « Raïs » en termes de biens fonciers, immobiliers et autres bienfaits. Le décret exécutif 13-91 du 25 février 2013 fixant les conditions de détachement des élus locaux et de leurs indemnités a au moins le merite de clarifier les choses. Ce dernier precise selon le nombre d’habitants qu’un président d’APC gagnera entre 77 000 et 132 000 DA. Ses vice-présidents touchent, quant à eux entre 50 000 et 100 000 DA. Pour leur part, les élus au sein de l’APW toucheront entre 93 000 à 162 000 DA pour les présidents de l’assemblée wilayale et leurs vice-présidents gagneront entre 75 000 à 140 000 DA. Des « salaires » certes conséquents relativement à la crise économique et du chômage, representant une chance inouie pour certains demandeurs d’emploi,  mais cela est loin de refléter l’extase des candidats et expliquer leur course effrénée à ce poste qui a couté la liberté à beaucoup d’élus, incarcérés ou poursuivis par la justice. La preuve est que la plupart des prétendants n’ont pas de programme ou ne connaissent pas celui de leur chapelle politique. Mais qu’importe, dira-t-on, on appliquera le programme du wali ou chef de la daïra, véritable curateur de l’APC en attendant la mise en place d’une nouvelle loi relative aux collectivités locales qui « consacrera la décentralisation, de l’application de la nouvelle politique économique et d’un nouveau système fiscal fondé sur l’initiative locale ». C’est d’ailleurs dans ce sens que le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a appelé les partis politiques à présenter des « programmes prometteurs » lors de la campagne électorale des élections locales (APC et APW) afin de « renforcer le socle démocratique et consacrer les nouvelles valeurs constitutionnelles ».