Elections locales, Quelles perspectives pour l’Alliance présidentielle ?

Elections locales, Quelles perspectives pour l’Alliance présidentielle ?
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Tout le monde s’accorde à dire que les élections locales du 29 novembre ont accouché d’une nouvelle carte politique. Incontestablement, c’est la percée du Mouvement populaire algérien (MPA) d’Amara Benyounès, qui en est le principal indice.

Ni les islamistes du MSP, anciens partenaires du Président, ni le FFS, ni le PT, tous les deux, relativement plus ancrés dans la société, ne sont parvenus à rivaliser en termes de scores avec les deux formations proches du gouvernement que sont le FLN et le RND. Anciennement 3e force politique du pays, le parti de Bouguerra Soltani est devenu l’ombre de lui-même, le printemps dit arabe, l’ayant plus desservi que servi.



Ayant cru sérieusement en sa bonne étoile, le MSP, outre qu’il a noué une alliance avec El Islah et Ennahda, sous l’appellation de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), a claqué, on s’en souvient, la porte de l’Alliance présidentielle, dans laquelle il siégeait aux côtés du FLN et du RND. Théoriquement donc, c’est le parti de Benyounès, qui devient éligible à cette place laissée vacante par le MSP.

La question qu’on peut se poser, c’est celle de savoir si le MPA va intégrer l’Alliance présidentielle du moins jusqu’à l’horizon de la présidentielle de 2014 ? Dans la mesure où les deux partis respectivement chapeautés par Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, ont pu préserver leurs positions, l’Alliance présidentielle pourrait donc s’élargir à de nouveaux venus dont la rentabilité politique est de nature à intéresser les plus hautes autorités du pays.

Toujours est-il qu’Amara Benyounès s’est mis déjà dans la peau d’un partenaire potentiel du chef de l’Etat. Lors de la conférence de presse qu’il avait animée à Alger pour s’exprimer sur les résultats des locales, le président du MPA, a déclaré que si Bouteflika «se présente pour un 4e mandat, nous allons le soutenir.

Je ne fais pas d’alliance honteuse». Une telle alliance présenterait l’intérêt ou l’inconvénient, c’est selon, de ne pas comporter un pôle islamiste. Aux yeux d’Amara Benyounès, «les Algériens par le biais de ces élections sont sortis de la période islamiste».

Cette lecture que fait Benyounès de ses propres résultats, impliquerait un changement de cap fulgurant si elle venait à devenir celle des décideurs. Quoi qu’il en soit, la révision constitutionnelle prévue en 2013 s’en trouvera bien balisée. Le couple FLN et RND qui a déjà la majorité absolue, peut orienter à sa guise les futurs amendements. Tout porte à croire que les partis islamistes seront tenus à carreau et que leur sort est déjà scellé.

Le FFS et le PT, dans une moindre mesure le RCD, sont appelés encore à faire un effort d’ingéniosité en matière d’opposition politique, eux qui ne sont pas parvenus à asseoir leur autorité morale sur les électeurs. En tant que phénomène récurrent, l’abstention est également imputable à l’inaptitude des partis politiques à mobiliser les populations.

Belkacem Laoufi