Le secrétariat national du MSP en charge des élections a rendu public vendredi un communiqué dans lequel il pronostique une faible participation aux prochaines élections locales du 29 novembre en se basant sur les difficultés qu’ont éprouvées les partis à boucler leurs listes de candidature, en dehors des grandes villes. Le communiqué du MSP souligne également «l’indifférence» des citoyens vis-à-vis de ces élections.
Les difficultés des partis à boucler leurs listes sont liées, selon le parti d’Abou Djara aux conséquences de l’amendement de la loi organique portant code électoral par le parlement sortant. En particulier l’obligation pour les partis d’avoir 30% de femmes sur les listes des candidats.
Cette condition qualifiée de «contraignante» a poussé, selon ce parti, de nombreuses formations politiques à renoncer, faute de pouvoir trouver des femmes candidates. Le MSP relève à ce propos la convergence entre son analyse et celle du ministère de l’intérieur au sujet de la situation créée par cette loi électorale impraticable.
«Plusieurs aspects doivent être revus à l’avenir, car les derniers amendements introduits par les parlementaires dans la loi électorale ont fait de cette loi un texte incohérent dont les dispositions sont dictées par des intérêts partisans qui ne servent pas la pratique politique», estime le parti de Abou Djara Soltani, ce dernier prévoyant des élections locales à l’image des législatives, «sinon pire».
Il demande à ce propos au ministère de l’intérieur l’assainissement des listes électorales puis de le mettre à la disposition des partis politiques.
Le parti islamiste a revendique en outre, «la révision de la composition des bureaux de vote», «la révision globale de l’arsenal juridique régissant la relation entre l’administration et les élus pour consacrer le principe d’un Etat d’institutions élues et non pas d’un système d’appareils désignés».
Dans son communiqué, le MSP demande également de protéger ces élections contre l’intrusion de l’argent sale qui pollue la scène politique. «Il faut barrer la route aux barrons de cet argent politique se bousculant d’ores et déjà pour acheter un siège au sénat», exige ce parti.
Ce dernier qui confirme sa participation à minima aux prochaines élections dit avoir chargé la base militante de voir ce qu’il y a lieu de faire. Manière de dire que le parti ne croit pas à ces élections pour lesquelles il participe pour la forme, car ajoute t-il dans son communiqué, «elles seront dans la logique des législatives du 10 mai, elles mêmes découlant des réformes politiques présidentielles vidées de leur substance pour des intérêts politiciens en rapport avec la présidentielle de 2014».