Elections locales du 29 novembre Les petits partis en quête d’une subvention de l’Etat

Elections locales du 29 novembre Les petits partis en quête d’une subvention de l’Etat
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Les petits partis cherchent à tout prix à arracher des subventions de l’Etat. En dépit de l’interdiction de ce procédé, selon les dispositifs de la nouvelle loi électorale, une cinquantaine de formations politiques insiste dans cette revendication, allant jusqu’à écrire des missives au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur.

Des sources de la commission nationale de surveillance des élections locales affirment que la demande a été faite il y a quelques jours lors d’une rencontre avec Daho Ould Kablia.

Cette demande se base sur le constat que la majorité des nouveaux partis n’ont pas les moyens financiers pour assurer une bonne couverture de la campagne électorale, d’autant que cette opération exige une logistique d’envergure et un financement conséquent en raison des frais multiples, comme l’impression des affiches, l’organisation de meetings et les voyages des staffs à travers les communes.

On explique la faiblesse de la présence de ces partis lors des prochaines élections locales et de wilaya, le 29 novembre prochain, par ce souci financier qui empêche ces nouvelles formations politiques d’asseoir leur présence dans toutes les communes. Selon ces informations, certains partis ont participé à ces élections à titre symbolique, en présentant trois listes sur 1 542 communes, alors qu’une dizaine d’autres n’a pas atteint la trentaine de listes.

D’ailleurs, ils ne sont que quinze partis à avoir pu dépasser le seuil de cent listes communales, soit un taux de dix %. Fait encore plus grave, ces petits partis veulent contourner la loi, qui interdit toute subvention de l’Etat aux formations politiques, en suggérant au gouvernement de pouvoir disposer de l’argent versé à la Cnisel (frais de restauration, d’hébergement et de transport) pour le partager entre quelques 40 partis.

C’est le président même de la Cnisel qui confirme la revendication, soulignant qu’il espère une réponse positive de la part des pouvoirs publics lors de la prochaine rencontre (prévue demain) entre son bureau national et les responsables du département d’Ould Kablia.

Des observateurs s’attendent à ce que le gouvernement refuse cette demande en se basant sur un article clair de la loi. Bien plus, dans toute démocratie, l’Etat peut financer des associations caritatives, humanitaires ou culturelles selon des critères objectifs basés sur l’activité annuelle, les manifestations délocalisées, le principe de service public, la portée et l’influence de ces associations sur les populations.

Des formes d’aide sont proposées, comme le payement des campagnes publicitaires ou l’organisation des séminaires de formation, voire même l’attribution gratuite des salles au niveau des agglomérations concernées. Même leur budget est sévèrement contrôlé par des inspections gouvernementales, selon le principe que l’argent de l’Etat est avant tout celui des contribuables, c’est-à-dire des citoyens.

Concernant les partis politiques, l’Etat ne s’engage à octroyer des subventions que selon les résultats des élections législatives, comme à l’exemple après un examen des comptes par le Conseil constitutionnel.

Actuellement, la loi permet à quelques partis qui ont arraché des sièges au niveau de l’APN de bénéficier d’un soutien financier de l’Etat. Les petits partis nouvellement agréés devront se contenter des cotisations de leur militants ou d’autres apports de sympathisants en dons ou en nature.

H. R.