La date butoir approche à grande vitesse et les partis politiques s’investissent pleinement et avec des fortunes diverses dans les élections locales du 29 novembre 2012. Certains d’entre eux ont de réelles difficultés à dresser les listes de candidatures.
Ce qui aurait dû s’apparenter à une simple formalité d’usage, a tôt fait de prendre les contours d’une véritable épreuve pour moult raisons.
Les délais de dépôt sont fixés au 10 octobre prochain et circonstance oblige, les partis se livrent à une course contre la montre.
Le grand nombre de candidats ayant fait le choix d’une participation à ce scrutin ne facilite pas la tâche des instances dirigeantes des partis qui font face, parfois, à des manifestations de mécontentement ou de protestation, hypothéquant la finalisation des dossiers. La situation n’est pas nouvelle. On a aussi observé de pareilles levées de bouclier et des montées au créneau pendant les législatives du 10 mai 2012 où cas parmi tant d’autres, des candidats d’une même formation politique n’ont pas hésité, à trancher leurs différends de façon assez intempestive. Ce sont les maladies infantiles de la politique. Des candidats parviennent aussi, à passer à travers les mailles du filet en damant le pion à des concurrents mieux aguerris et ayant blanchi sous le harnais dans l’arène politique.
Cela étant, aucune formation politique n’a échappé à cet écueil durant la confection des listes. Les grosses pointures autant que les petites formations politiques.
Au parti FLN, l’on poursuit le parachèvement des listes des candidats. Ses instances mettent les bouchées doubles pour en finir avec cette opération, à moins d’une semaine des délais impartis. Rappelons à cet effet, que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a indiqué que les listes de candidature qui seront présentées par les partis politiques, seront minutieusement examinées en vue de leur validation. Il a fait savoir que les candidats ayant maille à partir avec la justice sont exclus de la participation à ce scrutin.
L’activité politique en prévision de ce rendez-vous électoral, se caractérise par une intense mobilisation de la base militante, des citoyens.
Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales imprime un rythme soutenu de tous les rouages administratifs et prend toutes les dispositions pouvant assurer la bonne exécution des préparatifs du vote. La révision exceptionnelle des listes électorales a débuté le 16 septembre et se prolongera jusqu’au 31 octobre prochain.
Garantir la bonne marche des élections
Pour ce qui est de la surveillance des élections, la Commission nationale de supervision des élections locales, constituée de 311 magistrats, a été installée il y a quelques jours.
Le président de la Commission nationale pour la supervision des élections des membres des APC et de wilayas (APW), M. Slimane Boudi, a annoncé l’achèvement de l’installation des 69 membres des sous-commissions locales réparties sur les circonscriptions électorales définies par l’ordonnance 12-01 de février 2012.
L’opération a débuté le 30 septembre 2012 et s’est achevée jeudi, le 4 octobre. Cependant, l’opération de l’installation des commissions de wilayas est toujours en cours. Cette fois, c’est le tour de la wilaya de Tipasa où la commission a été installée jeudi en présence des autorités locales et de représentants de formations politiques.
A cette occasion, le président de la Commission a souligné qu’ils auront pour tâche de veiller à la « bonne marche de tout le processus électoral, en garantissant le respect des dispositions de la loi organique portant régime électoral ».
Et d’ajouter : « la commission de wilaya est le garant des voix qui seront exprimées par les électeurs, en assurant liberté et transparence au scrutin, dont tout dépassement sera tranché avec toute la rigueur nécessaire ». « Un véritable test, note-il, pour consacrer la neutralité et l’indépendance de la justice dans le cadre des réformes politiques vécues par l’Algérie ».
L’une après l’autre, toutes les commissions des 48 wilayas chargées de superviser le prochain vote seront complètement installées dans les prochains jours afin d’être prêt le jour J, et garantir le bon déroulement des élections locales.
Du côté des partis politiques, on note que le Parti national algérien (PNA) participera aux élections locales. Son président, Youcef Hamidi, vient de le confirmer officiellement. Il a souligné que la gent féminine sera fortement présentée dans de nombreuses listes du parti. Le programme, « accorde une importance particulière à la promotion de la participation féminine sur la scène politique nationale ».
« Le champ politique national mérite des investissements positifs en terme de compétences, en l’occurrence à travers l’implication des femmes afin qu’elles participent activement à l’édification du pays conformément à l’esprit de la Constitution algérienne qui consacre l’égalité des sexes », a encore rappelé M. Hamidi tout en réitérant la position de son parti pour l’amendement de la loi électorale en vue, notamment, de « consolider davantage la participation de la femme » et « d’instaurer des règles plus équitables à la répartition des suffrages exprimés ».
De nouveaux venus sur la scène politique
Selon un communiqué rendu public par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, cinq nouveaux partis politiques ont eu leur agrément.
Il s’agit du Front national de l’authenticité et des libertés (Fnal), présidé par Abdelhamid Djeldjli ; le Médiateur politique (El-Wassit), présidé par Ahmed Rouibat Larouci ; le Parti de l’unité nationale et du développement (Pund), présidé par Mohammed Dif ; le Parti de la voie authentique (PVA), présidé par Abderrahmane Sellam et l’Union nationale pour le développement (UND), présidée par Mahfoud Gherba.
Quatre autres partis politiques ont été agréés le 1er octobre 2012, à savoir le Front du militantisme national (FMN) ; l’Union pour le rassemblement national (URN) ; le Front des jeunes démocrates pour la citoyenneté (FJDC) et le parti Tajamoua Amel El Jazair (TAJ) d’Amar Ghoul.
En tout état de cause, il faudra pour les nouvelles formations qui se lancent dans la bataille politique de convaincre dans l’immédiat les électeurs sans compter le fait qu’elles doivent engranger 7 % de voix exprimées (score éliminatoire), condition sine qua non pour qu’une liste de parti ou indépendante soit acceptée. Ce n’est pas le moindre des handicaps.
M. Bouraib