Hormis quelques affiches plantées dans les stations de métro et de train, dans les rues, aucun indice n’interpelle le citoyen sur cette échéance électorale.
C’est le calme plat. Rien n’indique que le pays s’apprête à vivre un rendez-vous électoral. La campagne pour les élections du 23 novembre prochain reste pour le moins que l’on puisse dire timide. L’opération de sensibilisation menée tambour battant à chaque rendez-vous à travers les médias et les rues, ne fait pas parler d’elle. Hormis quelques affiches plantées dans les stations de métro et de train, dans les rues aucun indice ne capte l’intérêt du citoyen. Alors que le rendez-vous approche à grands pas, l’administration tarde à installer le décor. Pourtant, il s’agit d’une échéance importante puisqu’il sera question d’élire de nouveaux responsables locaux qui seront appelés à répondre aux attentes des citoyens. Ce qui n’était pas le cas lors des dernières législatives où l’ambiance électorale s’était imposée bien avant le rendez-vous. L’administration avait mis le paquet en multipliant les campagnes de sensibilisation à travers les médias lourds. Des affiches diverses avaient été confectionnées et collées un peu partout pour interpeller à tout prix le citoyen. Des vidéos et des flashs publicitaires avaient été retransmis, même sur les réseaux sociaux. Devant la menace d’une abstention forte, un tapage médiatique sans précédent avait été mené. Des artistes, des sportifs et des animateurs avaient été impliqués dans la campagne de mobilisation pour les législatives de mai dernier. Les pouvoirs publics s’étaient tous impliqués dans la campagne de mobilisation des électeurs. Les ministres et les walis avaient également mené une campagne contre l’abstention en investissant le terrain. Or, cette échéance ne capte pas autant d’intérêt. L’administration s’est contentée de sensibiliser autour de l’opération de renouvellement des listes électorales. Des petites affiches ont été collées dans les places publiques et des flashs lancés à travers les médias sans pour autant mettre la dose. «Tous les citoyens et citoyennes non inscrits sur les listes électorales, âgés de 18 ans révolus le 23 novembre 2017 sont invités à demander leur inscription sur la liste électorale de leur commune de résidence», avait précisé le ministère dans son communiqué rendu public en septembre dernier. Le ministère a également invité les personnes qui ont changé de résidence à prendre acte. «Les électrices et électeurs ayant changé de résidence doivent se rapprocher de leur nouvelle commune de résidence qui prendra en charge la procédure de radiation d’inscription. La demande d’inscription doit être appuyée par la présentation de deux documents, l’un justifiant l’identité et l’autre justifiant la résidence», explique le communiqué. Une campagne d’information ordinaire sans plus. Ce n’est pas tout. Le slogan choisi pour cette campagne des locales le démontre également. Intitulé «Ensemble pour construire l’Algérie», le slogan de campagne est dans une affiche qui ne contient pas de photo. Le département de l’intérieur a voulu, apparemment, éviter toute polémique autour de cette campagne en optant pour un thème général sans aucune spécificité. Il faut reconnaître que les affiches portant des visages de personnes étrangères incitant les Algériens à aller voter ont provoqué une véritable polémique. Même en termes de communication institutionnelle, l’événement n’est pas mis en valeur. A l’exception du ministre de l’Intérieur qui se déploie pour assurer un bon déroulement de l’élection à travers des sorties sur le terrain, les autres ministres ne participent pas à la mobilisation. Pourquoi ce désintérêt? Le gouvernement veut-il épargner des frais en ces temps de crise financière? s’interrogent les uns et les autres. Les observateurs de la scène politique expliquent que les locales mobilisent de facto les citoyens puisqu’ils sont concernés par le choix des personnes qui seront appelées à gérer les affaires de leur commune, ce qui n’est pas le cas pour les législatives.
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