Elections législatives,Les nouveaux rapports de force

Elections législatives,Les nouveaux rapports de force
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C’est à un véritable branle-bas de combat auquel on assiste ces jours-ci. Les élections législatives approchent à grands pas et mettent les partis politiques sur leurs gardes.

Plusieurs donnes viennent peser sur les leaders politiques qui voient, pour certains, leur prestige menacé, alors que d’autres ne veulent en aucun cas perdre la conjoncture actuelle pour s’engager sur l’arène.

On assiste notamment à une bataille de mots, de déclarations à effet d’annonce, dont la pertinence et la véracité restent à vérifier. A commencer par le secrétaire général du Front de libération national, dont le parti risque gros aux prochaines législatives. Abdelaziz Belkhadem a soigneusement tenu à organiser une rencontre nationale interprétée comme «démonstration de force» contre ses détracteurs qui ne cessent de gagner du terrain. Il a aussi tiré sur le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) en soutenant que sa formation n’est restée jusqu’à ce que les vents changent de direction pour adhérer à la politique de la réconciliation nationale que «par opportunisme et afin de garder les postes». Autrement, tous les coups sont permis, le plus important étant de convaincre, de discréditer l’autre et de lui faire de l’ombre. De son côté, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) semble accroché à sa calculatrice. Interrogé, il y a quelques jours sur le risque de voir une partie de son électorat raflée par les autres formations islamistes, il dira qu’il garantit les voix des 400 000 adhérents de son parti. Il laisse entendre que les petites et nouvelles formations islamistes qui verront le jour prochainement auront de la peine à mobiliser. Pourtant, bien d’autres partis prennent très au sérieux la venue sur l’échiquier politique de nouveaux partis. Certains s’opposent ouvertement, tels que le vieux parti, alors que Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, souligne que ces formations n’apporteront aucune nouveauté à la scène politique, étant issues de partis déjà existants et dont les idées sont connues. Mais qu’en est-il de ces nouveaux partis ? Leurs chefs affirment d’ores et déjà qu’ils sont prêts pour la compétition et n’attendent que le feu vert du ministère de l’Intérieur. C’est le cas, entre autres, de Amara Benyounes, président de l’Union pour la démocratie et la république (UDR), de Mohamed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice, ainsi que bien d’autres formations dont les leaders se mon-trent plutôt offensifs tels que Abdellah Djaballah, Abdelmadjid Menasra, et autres Djamel Ben Abdeslam qui vient de se retirer du Mouvement El Islah et annonce sa volonté de créer un nouveau parti. Par ailleurs, force est de relever que certains partis n’affichent pas autant d’enthousiasme quant à cette échéance et prennent leur distance pour différentes raisons. C’est le cas notamment du Front des forces socialistes (FFS) dont le premier secrétaire national a demandé, il y a quelques jours, plus de garanties sur la transparence des élections et n’a toujours pas confirmé sa participation aux législatives. Une position adoptée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui demande, lui, l’application des lois. Tout compte fait, les prochaines élections risquent de créer certaines surprises, au moins en termes de sièges obtenus. Il n’est d’ailleurs pas écarté de voir les partis les plus représentatifs tels que le FLN, le FNA, le RND ou le MSP, perdre certains de leurs sièges au profit d’autres formations. Le FFS, au cas où il décide de participer, n’est d’ailleurs pas à sous-estimer. Il est à rappeler que la défaillance de la mandature actuelle et le peu de popularité dont jouit l’Assemblée ne sont ni pour favoriser une grande participation à l’élection ni donner comme favoris les députés ayant siégé durant la mandature actuelle.

Par Aomar Fekrache