Les fondateurs de nouveaux partis, en cours de constitution, s’accordent à dire que la course pour les législatives de mai prochain sera difficile, compte tenu des préparatifs qui ont pris du retard faute d’agrément.
L’autorisation de tenir les congrès constitutifs des partis politiques en cours de constitution fait monter les tensions. Il y a une semaine, le ministère de l’Intérieur a autorisé dix partis à tenir leurs congrès constitutifs, entre le Parti pour la justice et la liberté de Mohamed Saïd, UDR de Amara Benyounès et le Front de la justice et du développement (FJD). Hier, c’était au tour du Front du changement (FC) d’Abdelmadjid Menasra, qui a été autorisé à tenir son congrès constitutif les 17 et 18 février prochain. C’est le coordinateur de cette formation politique qui l’a affirmé, ajoutant que le FC est prêt à faire de ce congrès une réussite en réunissant les conditions requises. Menasra, dans une déclaration à la presse, estime que les prochaines législatives n’auraient aucun sens sans la participation de nouveaux partis, notamment dans un contexte de verrouillage, de recul de la popularité des partis au pouvoir et d’échec de leurs programmes politiques. Le fondateur de ce nouveau parti qui n’est autre qu’un dissident de MSP, a relevé une compétition déloyale entre les nouveaux partis et ceux déjà présents sur la scène politique qui sont, selon lui, soutenus par les médias lourds. Menasra a déploré d’emblée le retard accusé dans la promulgation de nouvelles lois organiques, ce qui a empêché les nouveaux partis de bien se préparer aux prochaines législatives. Le chef du FC a en outre souligné que le programme de son parti focalisait sur le changement qui doit s’opérer à travers le renouvellement de la majorité parlementaire au pouvoir, celle-ci étant responsable de la situation actuelle. Le développement, la lutte contre la corruption, l’encouragement de l’investissement productif et de la justice sociale sont les principaux axes du programme du Front, a-t-il dit.
Concernant la possibilité de contracter des alliances avec d’autres partis, le coordinateur du FC a déclaré que sa formation politique était disposée à s’allier aux autres forces du changement et non aux partis au pouvoir qui sont responsables de la situation actuelle.
Au sujet des mesures prises pour garantir des élections régulières, il a estimé qu’elles étaient insuffisantes, appelant le président de la République à donner des garanties plus astreignantes, notamment en ce qui concerne la neutralité de l’administration et des médias publics.
Par ailleurs, Menasra a conditionné le taux de participation aux législatives aux garanties données par l’administration pour assurer la régularité du scrutin, estimant que la fraude sera un saut vers l’inconnu. En tout état de cause, si l’abstention constitue un défi pour certains partis, la préparation aux prochaines législatives en est un autre pour les nouvelles formations, dont la majorité n’a pas encore tenu ses congrès constitutifs.
Yazid Madi