Faute d’institut de sondage, aucune analyse exacte ou éclairage n’est possible concernant l’intérêt que porte le jeune Algérien à la politique en général et à l’élection en particulier.
Néanmoins, des indicateurs visibles nous renseignent sur l’état d’esprit de cette frange majoritaire de la société. A commencer par le phénomène de la «harga» qui, à lui seul, confirme le ras-le-bol de cette catégorie sociale qui risque sa peau pour une vie incertaine de l’autre côté de la Méditerranée. Ce phénomène va de pair avec la fuite des jeunes cadres forcés à l’exil faute de perspectives et de considération. Ils étaient plus de 50 000 à rejoindre Montréal durant les dix dernières années, selon les chiffres officiels des autorités canadiennes. Pour les autres, c’est la vie au jour le jour en attendant le fameux visa. Ainsi, si certains caressent l’espoir d’être retenus dans la tombola américaine, d’autres n’hésitent pas à investir toutes leurs économies pour obtenir ce «laisser-passer» vers les pays du Nord. Nos villes se sont devenues, à la faveur de ce mal-être général, le théâtre de violences et d’agressions quotidiennes affectant même les petits patelins qui étaient jusqu’à un passé récent immunisés. Le message de toute cette population, jadis silencieuse, est de plus en plus clair et vient en direct de nos stades où les «tubes» qui traduisent le rejet de la chose politique, de l’élection, et de tout ce qui symbolise les institutions officielles, font rage.
A. B.